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 Sans la pluie, nous serions restées de parfaites inconnues [PV with Flake]

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MessageSujet: Sans la pluie, nous serions restées de parfaites inconnues [PV with Flake]   Sans la pluie, nous serions restées de parfaites inconnues [PV with Flake] Icon_minitimeLun 13 Juil - 11:08


Sans la pluie, nous serions restées de parfaites inconnues [PV with Flake] Tumblr_njsza2Sb3l1sk1rjvo1_500

~ Sans la pluie, nous serions restées de parfaites inconnues ~


Le temps est lourd. Âpre, étouffant, accablant, écrasant et imprégné d'une humidité menaçante. Mais Adonis d'été ne s'en formalise pas, il faut bien aller chercher quelques herbes, et elle n'aura pas l'occasion de retourner au ranch avant bien longtemps. C'est un trajet plutôt long à faire. Il faut d'abord traverser la bande d'asphalte ou parfois passent des monstres, avec leurs yeux jaunes éblouissants dès qu'il fait un peu sombre. Or, là, il fait un peu sombre.
Les troncs des arbres semblent beaucoup plus noirs qu'à l'habitude, et l'herbe et les feuilles d'un vert sapin vif. Toutes les autres couleurs – qui ne se rapprochent ni du noir, ni du vert, sont altérées et moins présentes. Le ciel est gris, mais il fait chaud. C'est un orage d'été qui guette ces lieux.
En traversant la forêt, la rousse fait bien attention au paysage qui l'entoure. Les pieds des troncs noirs des sapins desquels s'écoulent une sève ambrée sont recouvert de mousse, et sur cette mousse poussent des tas de gros champignons ocres ou crème. L'herbe dégage une douce odeur, un peu enivrante, et ce parfum de nature prend la guérisseuse au cœur jusqu'à lui donner une sorte de nausée grisante, presque agréable. Quelle étrange sensation !
Ses pattes se posent délicatement, une à un, sur le sol étrangement un peu mou, comme gorgé de rosé. Il est vrai que le soleil n'est levé que depuis quelques heures, toutefois la nature est bel et bien réveillée. Le soleil approche dangereusement de son zénith, prévoyant des heures chaudes d'été attroces. Pourtant, avec cette pluie qui menace d'éclater, ces gros nuages gris chargés près à se libérer de leur poids, on a du mal à y croire.

Ele finit par arriver au ranch après un trajet épuisant. Ses coussinets la lancent au rythme de ses battements de cœur. Un moment, elle se dit que le ciel se dégage par ici et qu'aucune averse ne viendra déranger sa cueillette. Elle cherche quelques herbes dans des prés non occupés, mais sans succès. Elle va alors chercher plus près des bâtiments en bois. Il y a l'écurie, avec en haut, sous les toits, un abri à foin. Elle arrive à déloger quelques plantes grimpantes poussant sur un muret de pierre quand soudain un coup de tonnerre retentit. Dans la surprise, la guérisseuse sursaute puis s'écrase contre le sol, oreilles vers l'arrière et museau plissé. Une première petite goutte la touche, puis une seconde. Elle ne bouge pas. Seulement voilà que la pluie éclate carrément, grondante et faisant un bruit énorme comme si un fusil vidait ses balles sur une plaque de tôle.
La pluie dégouline le long du pelage de la rousse, l'assaille et la transperce, rendant son pelage marron sombre. C'est une pluie froide.
Gelée, Adonis se cherche un abri où attendre en sécurité la fin de l'averse. Elle repère l'abri à foin devant lequel elle était passée plus tôt, il se trouve à l'étage de l'écurie avec les box. Elle grimpe alors le long de la gouttière et arrive sous les toits de l'écurie, là où elle sera en paix. Une odeur de foin sec lui parvient à la truffe, ainsi qu'un léger fumet de mulot. D'où elle se trouve, elle peut voir la pluie battante marteler le sol, et un panorama de paysages mouillés. Elle voit aussi entre les planches vermoulues mal fixées les chevaux dans les box en dessous, que le tonnerre rend nerveux. Elle entreprend de faire sa toilette, car la pluie la fait dégager une odeur humide peu agréable.
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