Seule au monde.

Petite Ébène est restée inconsciente un bon bout de temps. Elle finit par ouvrir les yeux, pour découvrir qu'elle se trouve seule au milieu de nulle part, les pattes encore engourdies de la marche qu'elle avait menées quelques jours plus tôt.

Elle se sent extrêmement vulnérable, et pour la première fois de sa vie, elle a peur, pas la toute petite peur qu'ont les chatons lorsque leurs mamans les grondent, non, mais la peur qui fait froid dans le dos, celle que vous ne contrôlez pas et qui vous ronge intérieurement.
Puis elle se rappelle de son frère, et sent une boule dans sa gorge. Est-il resté à l'abris dans la grange ? Où alors ést-il parti à sa recherche, seul dans la nature ? Des flashs s'interposent entre ces questions, où Petite Ébène peut voir son frère, affamé et seul au milieu d'une prairie... Elle essaye de chasser ces affreuses images qui lui hante l'esprit, en vain. Elle se met alors à courir à travers la forêt, aussi vite qu'elle en est capable, espérant se réveiller d'un instant à l'autre, blottit contre Neige et son frère. Mais cela n'arriva pas. Elle finit par s'arrêter, hors d'haleine au bout de quelques mètres, car ses petites pattes ne lui permettaient pas de continuer.

C'est alors qu'elle sent une odeur, une odeur féline, de toute évidence, mais différente de celle de sa mère ou son frère (l'odeur d'un chat de clan).

-Qui est là ?! lance-t-elle de sa voix de chatonne.

Je me promenais. Ouais, tout simplement, parce que j'en avais plus que marre. Je voulais me faire les griffes sur n'importe quoi, tant que c'était vivant, pas un arbre. Je croisa une patrouille. L'un des chats, un gros mâle robuste et trapu, me glissa à l'oreille :
-Chatte errante ! Je feula et lui bondis dessus (ouais, carrément), lui griffant la joue. Il se défendis en me mordant la patte. Avec mes pattes arrières, je lui laboura le ventre. Les deux autres membres de la patrouille m'écartèrent de ce chat et la femelle, sa compagne, si je me souvenais bien, me lança :
-Tarée dangereuse ! Retourne dans ton trou ! Je lui griffa l'oreille avant de m'enfuir à travers les buissons plus ou moins touffus, essqyant d'échapper à ses sales faces de rat. Faces de rat qui ne manqueraient pas de signaler mon comportement à Étoile de Lune. Grrrr ! Je courus, courus, courus... Sans aucune pause. Je finis par atterrir dans une clairière, non, une prairie. Je me cacha dans des buissons et me mis à pleurer doucement. Puis je sécha mes larmes, car il m'avait sembler entendre une petite voix de chaton disant :
-Qui est là ?! Cette voix toute mimi suffit à m'attendrir. Je surgis de mon buisson pour apercevoir une chatonne toute mignonne, avec un air un peu perdu, qui me fixa avec des yeux ronds. Je m'enroula autour d'elle et me coucha, lui disant simplement :
-Endors-toi. Tu as faim. Je m'appelle Nuage Tigré.

Une jeune chatte apparut de derrière les buissons. J'avoue que j'ai eu peur, puis quand elle me dit d'une voix douce qui me rappelle tant de souvenir de m'endormir, j'obtempère et me blottit contre elle. Seulement j'ai beau me concentrer, rien y fait, mon rythme cardiaque ne cesse d'accélérer quand je repense à mon frère resté seul. Je commence à trembler, et me rend compte que je pleure à chaudes larmes.

La chatonne se blottit contre moi. Et alors je ronronne doucement d'abord, puis de plus en plus fort, comme la Cabane à couper le bois. Son pelage est si doux... Trop doux. C'est moi qui commence à m'endormir. Je commence à somnoler quand je sens sur ma patte une grosse larme chaude et salée. Elle pleure à chaudes larmes, et je ne sais pas quoi faire pour la réconforter. Son odeur me dit quelque chose. J'enfonce ma truffe dans son pelage et la renifle. Un vaste horizon d'odeur s'ouvre alors à moi : Souris, herbes, bipèdes, chaleur... Clan. Je ne saurais pas dire lequel, les odeurs brouillent celle-ci. Resserant ma queue autour d'elle, et dégageant la neige autour d'elle pour ne pas qu'elle est froid, je lui murmure :
-Dors, dors autant que tu veux. Mais... Qui es-tu ? Ma patte tordue se déplie doucement, griffes rentrées, pour aller caresser la fourrure de cette grande chatonne. Elle doit avoir 5 lunes, presque prête pour un apprentissage, et elle a l'air robuste et costaude. Étoile de Lune ne la rechignera pas dans son Clan, sachant qu'on a besoin de chatons ou encore de novices. Je me met à ronronner très fort, pour la rassurer. Qu'a-t'elle vécu de terrifiant ?

Elle me rassure en caressant mon pelage. Je commence à être plus à l'aise, bien que toujours terrifiée de l'endroit où je me trouve. Suis-je loin de mon chez moi ? C'est alors que Nuage Tigré me dit d'une voix douce qui me rappelle ma mère, mais avec un brin de curiosité :
-Dors, dors autant que tu veux. Mais... Qui es-tu ?

Je lui réponds d'une petite voix :
- Je suis Petite Ebène. Je vivais dans un hangar avec ma mère et mon petit frère. Notre maman est décidé il y a quelques jours. On n'avait plus rien a mangé, j'ai décidé d'aller chasser pour nourrir mon frère. Je me suis aventurée très loin de ma maison, dans la forêt vraiment terrifiante, mais je n'ai rien trouvée. Et puis après je ne me rappelle plus de rien, à part d'un trou noir. Maintenant mon frère doit être mort, car il n'a plus rien a mangé depuis plusieurs jours... Et... Et toi, tu vis seule ?

J'attends sa réponse.

La chatonne me répondit avec sa petite voix toute craquante :
- Je suis Petite Ebène. Je vivais dans un hangar avec ma mère et mon petit frère. Notre maman est décidé il y a quelques jours. On n'avait plus rien a mangé, j'ai décidé d'aller chasser pour nourrir mon frère. Je me suis aventurée très loin de ma maison, dans la forêt vraiment terrifiante, mais je n'ai rien trouvée. Et puis après je ne me rappelle plus de rien, à part d'un trou noir. Maintenant mon frère doit être mort, car il n'a plus rien a mangé depuis plusieurs jours... Et... Et toi, tu vis seule ?

Cette question me crispa. Des fois, j'aurais voulu vivre avec ma mère et a soeur, sans mon cher père pour me casser ma vie (et la colonne vertébrale de Prune), sans Foudre pour me pourrir la vie (et la patte), sans Pluie d'été pour me traiter de tous les noms (sauf "chatte errante") et de ma chère tante sadique, Shimy qui avait recueilli un chaton (malade) qui allait bientôt mourir si personne ne trouvait une solution pour lui sauver la vie (et celle des Clans, sinon Shimy allait tuer tout le monde par chagrin (et par égoïsme)). Et dans mon Clan, si je pouvais me passer de ces chats débiles qui faisaient n'importe quoi, ce serait parfait. Vraiment, j'aurais bien voulu déserté mon Clan mais ça voulait dire abandonner mes (rares) amis, Nuage de Neige, Nuage de Pomme, et rejoindre les solitaires pour forcément perdre la vie ou la raison. Happy life. Je répondis d'un ton sec à Petite ébène :
-Non.
Puis je me redressa lentement, ma queue s'enroulant autour du chaton pour l'empêcher de fuir et je la pris par la peau du cou. Je me leva et commença à me diriger vers le camp du Clan du Tonnerre, quoi qu'en pense cette chère petite.

Nuage tigré me répondit d'un ton sec :
- Non

Je me crispa. Est-ce qu'on allait encore m'abandonner ? J'avais peur que Nuage Tigré reparte, me laissant une fois de plus seule face au danger que représentait la forêt pour un chaton.
Au lieu de ça, elle me prit par la peau du cou et on s'enfonça dans la forêt. Je me laisse faire, bien que méfiante et sur mes gardes, jetant des coups d’œil partout autour de moi.

Je me permets d'intervenir :

/!\ 10 Lignes de narration minimum

(Ah pardon, je croyais que c'était 5 lignes...)

Indécise, je conduisais la petite entre les arbres noueux de mon territoire. Elle jetait des coups d'œil méfiant là où elle le voulait et le reste, eh bien...elle se foutait totalement du reste. Je n'étais pas sûre de mon choix : l'emmener dans le Clan du Tonnerre pour l'y intégrer. Elle vivrait un peu à l'écart, huée par ses camarades, parfois insultée. Il lui faudrait de bons nerfs pour ne pas se jeter sur le premier chat venu (comme moi) et pour ne pas lui taillader le museau.En même temps... Si elle avait pu survivre comme ça, on démentissait encore plus le fait que les chats errants valaient plus que n'importe quels chats de Clans. Mais l'exemple Foufou-Shishi-Et-Je-Ne-Sais-Quoi-D'autres constituaient déjà un excellent contre-idée reçue. Je posa la petite chérie au sol et lui demanda, hésitante :
-Tu es certaine de vouloir venir avec moi ?
Je ne lui précisa pas que sa nouvelle vie serait plus dure que l'ancienne. Mais faire ça, c'était également la faire renoncer à un espoir d'une vie, hum... pas très douillette mais douillette quand même.

Je continue de scruter les alentours d'un œil attentif. Le moindre arbre représentait pour moi une menace, et je ne pouvais m'empêcher de me figer à la rencontre de chaque chose nouvelle.

Alors que je commençais à me détendre légèrement, je sentis Nuage Tigré marcher d'un pas plus hésitant, comme si elle avait la tête ailleurs. Elle me relâcha doucement et me posa au sol. J'incline légèrement ma tête sur le côté, et attends qu'elle fasse quelque chose. Malgré mon jeune âge, j'étais loin d'être dupe, et son expression me paraissait bien soucieuse.

Elle me dit alors :
-Tu es certaine de vouloir venir avec moi ?

Je la regarde longuement et finis par lui répondre :
- Je n'ai nulle part où aller, personne qui veille sur moi et à présent plus personne sur qui je dois veiller, alors oui, j'en suis certaine.

Comme si cela suffisait comme réponse, je me relève et me dirige vers elle pour qu'elle me reprenne entre ses mâchoires. Pendant une fraction de seconde, j'eus peur qu'elle ne veuille plus m'emmener avec elle. Je le comprendrais bien, me doutant que sa vie à elle ne devait pas être évidente non plus, mais je n'avais plus rien à perdre à présent.

Petite Ébène me regarda longuement. Je faillis détourner le regard, mais mon amour proche en aurait pris un coup. Je soutins donc son regard transperçant. Le temps me semble durer une éternité. Mais en fait, juste une ou deux minjtes se sont écoulées jusqu'à ce qu'elle me réponde sérieusement :
-Je n'ai nul part où aller, personne qui veille sur moi et à présent plus personne sur qui je dois veiller, alors oui, j'en suis certaine.
Comme pour ponctuer ses paroles, elle se rapprocha de moi et me colla pour que je la reprenne entre mes mâchoires. Que faire ? Soit 1)Je la prenais et on étais toute les deux à l'écart du Tonnerre pour le restant de nos jours, ou 2)Je désertais et vivais avec elle ou encore 3)Je la laissais mourir ici. Optant pour la solution 1, je soupira et la repris entre mes canines. Oh oui, elle allait souffrir... et pas physiquement, mentalement. C'était justement ça qui me donnait mon air (et mon attitude) hyper super extra aggressive (avec un petit côté Je-Suis-Déprimée).
Je marcha longuement avec elle. On ne disait pas un mot. Puis on arriva enfin devant l'entrée du camp et je la posa. Me tournant à moitié vers elle, je lui expliqua :
:
-Voici le camp du Clan du Tonnerre, un endroit où des chats sauvages vivent normalement en paix avec trois autres Clans. Tu me suivras et tu ne feras AUCUN bruit ou geste. Compris ?

Une fois que je m'étais rapprochée d'elle, elle sembla douter de son choix.
Elle réfléchit longuement, avec son air sur la défensive.
Je commence à trépigner. Elle finit par me prendre entre ses mâchoires, indécise.
On continua à marcher comme ça pendant un temps qui me parut durer des heures, et ni elle ni moi n'avait envie de parler. Le voyage se fit donc dans un silence pesant, ponctué par ses bruits de pas et notre respiration.

Arrivé au bout de notre marche, elle me déposa au sol et se tourna légèrement vers moi.
Elle m'expliqua d'une voix neutre en chuchotant :
-Voici le camp du Clan du Tonnerre, un endroit où des chats sauvages vivent normalement en paix avec trois autres Clans. Tu me suivras et tu ne feras AUCUN bruit ou geste. Compris ?

J'hoche la tête. Les Clans ? Voilà que ça me disait quelque chose... Mais pas le temps d'y réfléchir, Nuage Tigré s'engouffre dans un tunnel en me faisant signe de la suivre.

[On continue dans le camp du tonnerre ou pas ? :)]

[Yep ;)]

[Je te laisse poster ?] ^^

[Tu peux commencer, please ?]

D'accord !