Un niveau rp pour Doucy ?

Elle se dressait devant eux. Eux, mais qui ? Un groupe de garçons, plus grands, plus costauds. Ils s'avançaient vers elle comme des serpents. Puis, ils lui tiraient les cheveux, la frappaient. Sans que personne ne fasse rien. Après tout, c'était une petite rue peu fréquentée. Personne pour surveiller. A peine deux lampadaires, à peine quelques pigeons pour voir la scène. Elle groupe la laissa seule, allongée, avec quelques bleus, en larmes. Elle était griffée, blessée de part et d'autres. Tremblante, elle se releva et poussa la porte de son immeuble. Un vieux bâtiment blanc, portant plusieurs traces de moisissures, fissuré de long en large. Quelques paillassons abîmés traînaient au bas de certaines portes. Le sol était gris et poussiéreux. Elle soupira, puis monta difficilement les escaliers. Tout son corps tremblait, elle était si frêle, si cassée qu'on aurait dit qu'un mauvais coup de vent l'aurait fait s'envoler.
Elle ouvrit la porte, révélant d'énormes éclats de voix. De vieux meubles traînaient dans l'appartement misérable. Des traces de poudre à certains endroits, quelques seringues qui sont abandonnée, des mouchoirs laissés misérablement par terre. Un désastre. Des emballages disposés un peu partout. Puis, dans tout ça, deux adultes. Une femme visiblement dépressive, en train de pleurer, plusieurs mouchoirs à ses pieds. En face d'elle il y avait un homme grand et baraqué, qui lui criait dessus, du blanc dans sa moustache, un drogué. Ce malheureux couple, ou plutôt cette malheureuse famille, c'était sa famille. Ses petits frères et sœurs (au nombre de quatre) jouaient un peu plus loin, se tapant dessus ou non. Tout le monde s'en fichait pas mal, en fait, de son hygiène de vie, de sa santé. Elle entra et referma la porte derrière elle.
Sans attendre, elle longea un mur et entra dans un pièce, qu'elle ferma avec une sécurité, pour être tranquille. Toutes ces disputes, cette hygiène déplorable... Elle ferma les yeux, pleura, s'affalant sur son lit, cachant son visage de ses deux mains squelettiques. Ces derniers temps, elle se faisait de plus en plus frappée, son père s'acharnait de plus en plus à crier, il s'accrochait un peu plus à son addiction à la drogue et à la boisson. Elle sécha ses larmes avec un revers de sa manche. Manche d'un t-shirt en piteux état, bleu, pas très propre. Elle prit son sac et en sortit ses affaires. Une trousse, quelques cahiers. Peu à peu, elle se calma, se concentrant sur ses devoirs. Le travail avait un effet magique sur elle, il la déconnectait du monde, lui faisait oublier ses problèmes.

Après presque une heure passée à travailler comme une acharnée, elle rangea ses affaires et sortit un petit carnet blanc, avec un crayon accroché dessus. Elle l'ouvrit, relu quelques pages, puis griffonna quelques mots.

Jeudi 9 Avril 2015

Cher journal.
On m'a encore agressée, juste avant que j'entre dans l'immeuble. Un groupe de cinq garçons, plus âgés que moi. Les professeurs se fichent bien de mon état... Ils préfèrent de loin les autres plus riches, me collant de mauvaises notes alors que je réussis. Tout le monde est retourné contre moi. Papa s'accroche encore plus à l'alcool et à la drogue. Maman reste dépressive, elle ne bouge que pour manger (à peine), dormir et aller sur le canapé, laissant des mouchoirs traîner. J'ai peur pour Jackson, Ted, Peter et Annabeth. Ils commencent à se taper, à se disputer. Alors qu'avant, ils étaient plus calmes. J'ai l'impression d'être la seule à comprendre.

Jenna, 16 ans

Après avoir écris ce petit paragraphe, Jenna prit une bonne respiration et ouvrit la porte de sa chambre. Une dispute éclatait au cœur de la maison. Les quatre plus petits étaient près de la chambre de leur aînée, jouant avec des cubes et des pelles pour enfants. Annabeth tapait Ted, qui semblait être le plus tendre. Jackon et Peter roulaient ensemble, se tapant. Ted, lui, cherchant à empiler les cubes. Jenna eut un sourire discret.

- Annabeth, ne tape pas sur Ted, voyons ! Jackson, Peter, cessez !

Elle soupira, voyant les petits lui désobéir. Leurs exemples étaient bien simples : leurs parents. Jenna s'approcha du canapé.

- AH, TE VOILA GAMINE. EXPLIQUE-MOI C'QUE T'AS, A TOUJOURS REVENIR BALAFREE. J'EN AI MA CLAQUE DES FAIBLES. Hurla le père, le regard haineux, une bière dans la main.
- PAPA ! Réalise un peu ! Tu vois pas dans quel m*rd* tu nous fous ? Les ténèbres nous engloutissent, on va crever sans comprendre pourquoi, pare que t'as vu dans quoi on vit ? Sérieusement ! Pensez à vos enfants b*rd*l !

L'homme s'approcha de sa fille et lui envoya une grande claque. Elle tomba par terre. Il lui releva la tête en lui tenant les cheveux. Jenna ne bougeait pas, elle était tétanisée, pour ne pas s'en prendre trop dans la tête. Elle savait que si elle bougeait, se révoltait, elle s'en prendrait plein la poire, coups ou insultes. Il lui tira les cheveux vers le haut, elle se releva. Pendant ce temps, la mère n'avait pas bougé. Elle pleurait, comme toujours. L'homme lâcha sa fille. Jenna fila dans sa chambre. Il en était trop, tout le monde se fichait bien d'elle.

La CPE jugeait Jenna. Elle était en retard de dix minutes. Elle tendait son carnet. La femme lui arracha le carnet, sans prendre compte que l'adolescente était blessée, avec plusieurs griffures et des bleus. Deux élèves qui passaient devant le bureau pouffèrent de rire. Elle était incomprise. Personne ne comprenait sa souffrance. Une souffrance qui lui coûtait gros.