Salutations à tous ! Nouveaux venus, anciens nostalgiques... Ce forum n'est plus actif depuis bien des mois (des lunes ?), mais c'est avec plaisir que nous vous accueillons dans ces murs qui ont abrité, des années durant, nos échanges et nos amitiés.
Puissions-nous nous revoir un jour,
Avec tout mon amour,
Tigrou.
LGDC Incarnation.
Salutations à tous ! Nouveaux venus, anciens nostalgiques... Ce forum n'est plus actif depuis bien des mois (des lunes ?), mais c'est avec plaisir que nous vous accueillons dans ces murs qui ont abrité, des années durant, nos échanges et nos amitiés.
Puissions-nous nous revoir un jour,
Avec tout mon amour,
Tigrou.
LGDC Incarnation.
Vous souhaitez réagir à ce message ? Créez un compte en quelques clics ou connectez-vous pour continuer.
« Nous sommes juste deux guerriers cherchant un moyen de faire cesser les effusions de sang. Nous sommes justes deux guerriers rêvant de respirer la douce odeur des fleurs au printemps. Nous sommes juste deux guerriers dont l'âme brûle par la force de nos espoirs. »
Il faisait beau. Le soleil éclairait la forêt avec force, et ses nombreux rayons donnaient des teintes fraîches aux bourgeons qui ne tarderaient plus à fleurir. Quelques magnifiques fleurs blanches et jaunes décoraient déjà le parquet herbu de leur si douce et belle forêt. Et un vent frais et doux soufflait comme pour annoncer un renouveau.
Étoile Incarnée se promenait sur ses terres, comme à son habitude. Ses guerriers disaient souvent qu'il n'était pas prudent que leur meneur se balade ainsi sans escorte, car si une intrusion avait lieu, il se retrouverait seul et exposé. Et chaque fois le matou blanc tigré riait aux éclats en leur assurant que rien de tel n'arriverait. Il se justifiait par le fait qu'il était un guerrier et non plus un chaton. Et de toute façon, peu importe si son corps était blessé, seule la force de son esprit lui était nécessaire pour vivre.
Il sentait toutes les fragrances nouvelles, humant l'air avec intérêt, et soupira de bien-être. La saison des feuilles nouvelles, la tant espérée. Combien de fois les guerriers l'avaient-elle rêvée, celle-ci ? Et maintenant, elle toquait à leur porte, emmitouflée dans son beau manteau fleuri. Les proies recommençaient à sortir, les tensions se faisaient moins nombreuses au sein du Clan, car tous mangeaient à leur faim.
Oui, c'était une saison magnifique, si on exceptait les possibles déclarations de guerre des autres Clans.
Étoile Incarnée ignorait qui avait inventé ce terme, ni même ses conséquences, mais où qu'il soit, il le maudissait bien fort. Pourquoi créer un tel fléau quand l'hiver en était déjà un terrible ? Il fallait en plus qu'on les affuble d'inutiles frontières, sources de guerres et de batailles, d'effusions de sang et de malheur, et qui rendaient la chasse d'autant plus dangereuse. S'il n'y avait pas de frontières, s'il n'y avait qu'un seul Clan uni dans l'amour et la paix, tout ça n'aurait plus lieu, et la forêt connaîtrait un âge d'or uniquement régi par le bonheur.
Un rêve bien trop doux, hélas.
Il ne savait même plus où ses pattes le portaient, tant il était perdu dans ses pensées et ses espoirs. Il rêvait d'un monde sans dirigeant - les chefs étaient beaucoup trop respectés comparés à ce qu'ils représentaient réellement pour le Clan, à son goût. Pourquoi certains chats seraient supérieurs aux autres ? C'est vrai, ils étaient tous pareils, ils partageaient les mêmes coutumes, les mêmes valeurs, et certains de ses guerriers étaient même plus sages et aguerris que lui. Pourquoi lui serait un chef vénéré et tout puissant et pas eux ? A ses yeux, il n'était qu'un guerrier désireux de prendre soin de son Clan, de sa famille, comme il aimait dire, et les mener vers la paix. Il ne voyait pas en quoi l'abracadabrante possession de neuf vies pouvait l'aider dans sa tâche. Il n'avait pas besoin de s'affubler neuf fois d'un corps inutile, juste de son esprit aiguisé et fort.
Malgré tout, il respectait profondément ses ancêtres, qui s'étaient eux aussi battus pour les leurs, sacrifiant leur vie, leur âme, parfois, pour faire le bonheur des autres.
Et il en revint à penser au printemps, et au joli déluge de couleurs qui les attendaient tous. Il aimait savoir la forêt belle et saine, comme ça. Cela lui donnait un charme non négligeable et effaçait un peu de l'attirante laideur qui émanait de ce monde.
- Tu vois, Shangri-La, c'est ça, le paradis, se surprit-il à penser tout haut. Je dois avouer que cela te ressemble un peu.
Un vrombissement soudain le tira de ses pensées, et d'un geste rapide et précis de son esprit aguerri, il renonça à faire le pas qui l'aurait précipité dans les pattes d'un monstre. Il regarda la bête rouge brillante et métallique partir au loin à une vitesse ahurissante sans ciller. Il n'avait eu aucune réaction alors qu'il aurait pu mourir. A quoi bon ? Il tenait à vivre certes, mais si ce monstre l'avait renversé, il aurait à tout jamais été débarrassé d'un fardeau inutile appelé le corps.
Il soupira et regarda autour de lui. Autour du Chemin du Tonnerre, une multitude de belles fleurs colorées. Il renifla l'air. Il était à la frontière avec le Clan du Tonnerre. Il avait beaucoup marché, tiens donc. Il fut lui même surpris d'avoir parcouru tant de distance en si peu de temps. Comme quoi, l'esprit lui avait permis de surpasser les limites de son corps.
Une silhouette passa de l'autre côté. Elle se mouvait avec grâce et agilité. Étoile Incarnée ne put s'empêcher de la suivre du regard pour détailler ses traits, jusqu'à ce qu'elle s'avance de son côté de la frontière.
Un guerrier du Tonnerre, fort, courageux et terriblement loyal, à ce qu'on disait.
Son pelage brun subtilement strié de noir luisait sous les rayons de l'astre diurne. Et ses magnifiques yeux bleus le fixaient avec insistance. Alors, soucieux de ne pas se faire passer pour un ennemi, le meneur de l'Ombre lui sourit gentiment. Un sourire sincère était la meilleure façon d'apaiser disait-on.
- Bonjour, guerrier. Vous avez vu ma bien minable prestation, n'est-ce pas ? Ah, je suis bien stupide, enfin. Je ne compte pas vous envahir, vous savez. Il fait bien trop beau et cette saison est bien trop belle pour que le sang coule sur les fleurs colorées. Je n'aimerais pas qu'elles soient tâchées, vous comprenez ? Je les aime bien comme elles sont, ces fleurs.
On aurait pu le prendre pour un guerrier bien bavard et empoté. Non, il était juste soucieux d'être sympathique. Il ne voyait pas pourquoi il se montrerait agressif - surtout par ce temps magnifique - ce n'était pas dans ses habitudes.
Invité Invité
Sujet: Re: Look into my eyes, strong warrior. Look into my eyes and see my soul burn like a firestorm | Nébu-sama Mar 12 Mai - 20:41
Demons
Cela faisait bien longtemps qu'un beau ciel n'avait pas égayé sa journée. Un ciel de pleine journée n'éveillait pas en lui la même satisfaction qu'un ciel noir recouvert de tâches étoilées. En fait, le jour avait quelque chose d'effrayant, plus effrayant que ces nuits entrecoupées de cauchemars et d'insomnies. Rêver toujours de la même chose, même si celle-ci lui procurait une peur insondable avait fini par le rassurer, l'enfermer dans le quotidien et ce quotidien il en avait besoin, il avait besoin de poser son esprit et de pouvoir se dire qu'il reconnaissait une situation, qu'il pouvait l’interpréter sans avoir à chercher une signification plus profonde. Il avait besoin de ces gestes, ses actions, ses pensées mécaniques qui finalement réussissaient à calmer le bourdonnement intérieur de son être. La nui était un enchaînement d'étape qui se ressemblaient toutes et même si parfois elles pouvaient changer, la même trame apparaissait sans cesse. Il fermait les yeux, se trouvait dans un paysage rassurant. Il avançait alors, autour de lui la forêt s'épaississait, il tournait alors la tête, lentement et prenait peur de quelque chose qu'il n'arrivait jamais à discerner. Il courait, du moins, il tentait, car il se sentait agrippé, ses pattes s'embourbaient dans un marécage de sang, il criait mais personne n'entendait. Une douleur indescriptible traversait alors sa colonne et remontait dans sa nuque et il se noyait dans les ténèbres. Les ténèbres sont rassurantes, elles sont les seules à vous offrir du répit.
La forêt avait cette fichue ambiance spectrale qu'il aimait tant, pour une fois en plein jour, il faisait beau, trop beau. Il émanait de l'astre solaire une lueur pâle surréelle qui rendait la forêt inaccessible et pourtant elle était là, proche. Palpable. Le chemin du tonnerre grondait, il avait toujours été attiré par la surface anthracite, l'asphalte, sa surface râpeuse. Il s'égarait parfois à imaginer son corps étalé sur le sol, désarticulée, son âme emportée par les monstres de fer, ils semblaient si fort. Tels des dieux. Des dieux. Sérieusement ? Il traversa. Il ne regarda même pas, se fiant uniquement à son ouïe, ses yeux n'étaient pas assez compétent. S'il n'était pas capable de voir le vent, en quoi était-il plus capable de voir dieu ? Il les considérait comme des dieux. De mieux en mieux.
Un changement avait opéré, il avait changé, pour toujours. Sa rencontre avec Hadès avait tout changé, il avait toujours voulu lui pardonner, en vérité il avait menti à Alix. Jamais il n'aurait pu tuer le solitaire, car il est lâche. Et il le restera. Mais dans sa grande lâcheté il avait toute de même essayé de lui faire mal, se prenant tous les coups, laissant les étoiles décider de son sort. Comme Jésus est mort sur la croix. Mais il n'est pas Jésus. Et cette terre n'est pas plus une croix.
« - Tu vois, Shangri-La, c'est ça, le paradis. Je dois avouer que cela te ressemble un peu. »
Silence. Messager des Nébuleuses fit volte-face, il n'était plus sur ses terres, il était un peu comme un cleptomane, mais ce qui volait c'était la liberté. Il volait tout ce qu'il trouvait, des choses immatérielles. La vie par exemple. Il plissa les yeux, il avait déjà vu ce chat, mais il ne savait plus où, en tout cas il était là, à quelques mètres de la mort, là où lu même se tenait quelques instants plus tard. Il ironisa. Dans sa tête. Il est lâche. Il a faillit être aussi rouge que la carcasse de ces Dieux.
Il continua son chemin, de quelques pas. Parce qu'il tilta. Odeur du clan de l'ombre, c'était un exploit que ne l'ait pas encore crucifié sur le sol.
« Bonjour, guerrier. Vous avez vu ma bien minable prestation, n'est-ce pas ? Ah, je suis bien stupide, enfin. Je ne compte pas vous envahir, vous savez. Il fait bien trop beau et cette saison est bien trop belle pour que le sang coule sur les fleurs colorées. Je n'aimerais pas qu'elles soient tâchées, vous comprenez ? Je les aime bien comme elles sont, ces fleurs. »
Ses oreilles frémirent, il y avait dans les paroles de ce chat quelque chose de mystique, magique. Il le comprenait, pour une bonne raison. C'est comme ça qu'il pense, un peu.
« Je trouve ça ringards les fleurs, c'est mignon mais tout ce que ça rappelle c'est que la vie est éphémère et qu'on a tendance à l'observer de loin, quand on la cueille, quand on l’accepte, elle se tarit, elle se fane. Et elle crève. »
Il n'avait pas adopté sa grande politesse, il était comme dans son rêve, il espérait juste qu'il allait pouvoir se réveiller.
« Vous êtes ? Je suis désolé de pas être franchement bavard, mais ce n'est pas trop mon jour. Non. C'est jamais mon jour, c'est juste qu'aujourd'hui j'ai pas envie de mentir. »
Il lui tourna le dos. Mais il n'avait pas la force de partir, il était trop intrigué maintenant.
« Vous savez, on ment toute sa vie, alors, je me fiche de savoir que vous pensez tout haut, c'est mieux ainsi. Parce que, vous voyez, après ça reste, ça sort jamais. On radote après, on devient ingrat et on vieillit. Ouais, on vieillit. Comme les fleurs. »
Ce que tu dis n'a aucun sens.
Invité Invité
Sujet: Re: Look into my eyes, strong warrior. Look into my eyes and see my soul burn like a firestorm | Nébu-sama Jeu 4 Juin - 19:27
Les deux guerriers ne pouvaient se quitter des yeux, comme attirés par une force qui les dépassait. Tout ce que le meneur de l'Ombre voyait dans le regard azur du matou brun, c'était une force d'esprit qu'il n'avait vue que chez très peu d'autres chats. Et cet esprit aiguisé, puissant, il l'intéressait d'autant plus. Un félin, qui comme lui n'accorderait que peu d'importance aux limites du faible corps, au profit de la force d'esprit.
- Je trouve ça ringards les fleurs, c'est mignon mais tout ce que ça rappelle c'est que la vie est éphémère et qu'on a tendance à l'observer de loin, quand on la cueille, quand on l’accepte, elle se tarit, elle se fane. Et elle crève.
Il n'avait pas adopté un ton soutenu. Cela fit sourire Étoile Incarnée. En cela ils étaient différents. C'était fou comme on pouvait être pareil et pourtant avoir des manières totalement opposées.
- La vie se tarit, certes. Mais si elle était éternelle, si douce, comme les fleurs au printemps, aimerais-tu la vie ? La vivrais-tu avec la même intensité ? Je suis d'avis que ça en deviendrait très vite ennuyeux. Je ne veux pas d'une vie ennuyeuse. Je veux vivre pleinement, avec les hauts, les bas et tout ce que cela implique, avec la conscience que je dois en profiter, car ma vie va finir par ce faner à un moment ou à un autre.
De nouveau, leurs regards se croisèrent. L'espace d'un instant, le matou tigré pensa qu'ils ne se comprenaient pas. Ils pensaient de la même façon, avaient les mêmes idéaux, la même aura, le même esprit, mais ne se comprenaient pas. Quelle douce ironie, cruelle, laide et pourtant si douce et mielleuse. Tant de différence en des âmes si ressemblantes fit de nouveau sourire le meneur.
- Vous êtes ? Je suis désolé de pas être franchement bavard, mais ce n'est pas trop mon jour. Non. C'est jamais mon jour, c'est juste qu'aujourd'hui j'ai pas envie de mentir.
Aucune illusion. Avait-il seulement des rêves ? Au son de sa voix, Étoile Incarnée aurait juré qu'il les avait reniés. Il avait renié cette chose atroce et abjecte, pourtant si belle et chaleureuse que d'avoir des rêves. Ils ne le comprenait pas plus, bien que ce fut son propre cas. Cela l'intéressa d'autant plus.
- Je suis Étoile Incarnée, répondit-il d'une voix qui vibrait de force. Oui, Étoile Incarnée, c'est un nom qui me convient parfaitement. Parce que je brille et guide les miens vers la douce lumière de la paix. Je les mène vers leurs rêves, leurs rêves abjectes et souillés. Je les projette hors de leur futile enveloppe, j'élève leurs esprits. Je suis un père, je suis un frère, je suis un roi. Et toi qui es-tu, guerrier ?
Le matou brun lui tourna le dos, mais ne partit pas. Il sentit que lui aussi était intéressé. Il lui ressemblait trop pour ne pas être intrigué. Mais ils étaient trop différents pour se comprendre.
- Vous savez, déclara-t-il soudain. On ment toute sa vie, alors, je me fiche de savoir que vous pensez tout haut, c'est mieux ainsi. Parce que, vous voyez, après ça reste, ça sort jamais. On radote après, on devient ingrat et on vieillit. Ouais, on vieillit. Comme les fleurs.
Le meneur de l'Ombre releva la tête, surpris. Il n'avait jamais entendu ça de sa vie. Cela lui fit trouver un second point de discorde avec le matou. C'était tellement délectant de se trouver des différences avec un être qui nous était identique.
- On ne ment pas. On n'arrive juste pas à exprimer ce qu'on a à dire. Quant à moi, je ne pense pas. Je ne pense pas, je me contente de régner. Vous savez, c'est bien difficile de gouverner. C'est fatiguant d'être un roi. Alors parfois, il ne vaut mieux pas trop réfléchir. Et si mentir serait une solution bien facile pour échapper à tout cela, on ne peut pas, parce que c'est ça être un roi. C'est rester digne, et avancer. On vieillit, mais on ne le sent pas, car c'est ça un roi. C'est aller au delà de ce corps maudit que nous ont collé nos ancêtres. Être un roi, c'est faire briller - non, faire brûler, même - son âme pour que la lumière guide ses sujets vers le bon chemin. Oui, c'est bien compliqué d'être un roi. Vaut mieux éviter de réfléchir, je dis. C'est bien plus facile.
Non, ils ne se comprenaient pas. Mais en un sens, voulaient-ils se comprendre ? Serais-ce si intéressant s'ils pouvaient échanger des mots clairs et concrets entre eux ? Non. Il refusait de comprendre. Et la simple idée qu'il ne pourrait jamais comprendre la mentalité du félin en face de lui faisait secrètement jubiler Étoile Incarnée.
Contenu sponsorisé
Sujet: Re: Look into my eyes, strong warrior. Look into my eyes and see my soul burn like a firestorm | Nébu-sama
Look into my eyes, strong warrior. Look into my eyes and see my soul burn like a firestorm | Nébu-sama
Page 1 sur 1
Permission de ce forum:
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum