Voyage à la Pierre de Lune. PRIVE

Plume d'Eau avait atteint les hautes montagnes il y a peu.
Elle avait quitter le territoire du clan de la rivière en fin de matinée se rendant à la Pierre de Lune pour recevoir ses 9 vies. Elle avait assuré à ses camarades qu'elle ferrait de son mieux pour veiller sur le clan. Qu'elle donnerait toutes ses vies si il le fallait pour leur survie, à eux.
En partant, elle n'avait pas eu le droit de manger. Son ventre criait encore famine. Ses pattes lui faisait mal. Bien qu'une douce brise faisait onduler les rares feuilles des arbres et venait se perdre dans sa fourrure, elle avait chaud. Extrêmement chaud. Ses coussinets étaient à vif par la montée qu'elle venait de faire. Plume d'Eau ne s'était rendue qu'une seule et unique fois à la Pierre de Lune. Elle était déjà guerrière lorsqu'elle y a été. Étant ancienne solitaire, elle savait se battre et chasser. Elle eu donc la chance de passer au dessus de cette étape.

La lune, qui brillait haut dans le ciel, commençait à prendre sa position. Plume d'Eau se redressa péniblement sur ses pattes. Elle s'approcha du boyau qui menait à l'intérieur mais elle ne put y rentrer. Des tas de questions volaient dans sa tête. Et si ses ancêtres la rejetaient car elle n'était pas née dans le clan ? Et si elle sombrait sous le poids des responsabilité qu'un chef avait ? Et si son clan ne l'aimait plus, décidera il de la chasser bien qu'elle soit désormais leur chef ? Et si... Elle secoua la tête. Non. Elle ne devait pas se laisser submerger alors qu'elle n'était pas encore cheffe. Elle prit une inspiration, toujours campé devant l'entré de la grotte, puis, posa une patte à l'intérieur. Rien ne se passa. Plume d'Eau posa ensuite une deuxième patte et fit avancer ses postérieurs. Une fois entièrement immergée, elle avança, les muscles tendus à craquer. Les noir était partout. Ses vibrisses la guidaient dans cet endroit où les parois étaient tellement proches. Serait-il possible qu'elle reste coincer ? Elle écarta cette idée d'un vif hochement de tête, mais celle-ci vint se heurter contre la paroi rocheuse. Elle étouffa un gémissement et se concentra sur sa route.

Après une longue descente dans ces souterrains plus sombres que ceux qui traversaient tout son territoire, Plume d'Eau sentit que les parois s'écartaient. Une faible lumière pénétrait à l'intérieur, sans doute apportée par les rayons de la lune. Plume d'Eau fit un pas et un violente lumière l'agressa. Elle retira rapidement sa patte du sol, craignant que ce soit elle. Mais rien n'y fit, la lumière persista, éclairant le cristal qui se tenait au entre de la pièce. L'air était froid, mais plus frais que celui qui était dans le boyau qu'elle venait de traverser. Elle s'avança de quelques pas et jeta un oeil sur la voûte. Les rayons de la lune entraient par un trou dans le plafond. Elle prit un nouvelle inspiration et posa son regard sur le cristal qui reflétant la lumière de la lune et l'envoyé dans toute la pièce, l'éclairant comme en plein jour. Elle s'avança prudemment vers le cristal et se coucha face à lui. Et souffla, ferma les yeux et colla doucement sa truffe contre la pierre. Un frisson la parcourut, et, en un instant, elle fut envahis par les ténèbres.

Tout n'était plus que froidure et ténèbres. Plume d'Eau n'avait jamais eu aussi froid. Les fines et longues pattes de la féline frémir sous la violente morsure du froid. Tout était noir, mais à la fois blanc. Comme si les couleurs se mélangeaient tout en restant chacune bien séparées. Il faisait tellement froid, maintenant, que Plume d'Eau avait l'impression d'avoir chaud. Elle voulu plisser les yeux pour distinguer au mieux son entourage, mais ses yeux étaient fermés. Elle les entrouvrit, puis les écarquilla. Devant elle, une étendue d'herbe rase avait remplacé la Pierre de Lune. Une odeur de rosé montait du sol. L'air devenait plus doux, moins froid. Plume d'Eau tourna sur elle-même et distingua les quatre chênes. Le grand rocher se trouvait au centre. En levant le museau, Plume d'Eau aperçut la voute céleste. Les étoiles scintillaient donc ici aussi ? Y avait il d'autres étoiles que celles du Clan des Etoiles ? Alors qu'elle contemplait le ciel, son sang se figea. Les étoiles bougeaient ! Alors qu'elles s'approchaient de la futur meneuse, elles changèrent de formes et prirent la forme de félins. Ils paraissaient tous jeunes et en bonne santé. Certains étaient plus transparents que d'autres. Sur eux, ils portaient l'odeur du feu, de la glace et de la nuit. Leur pelage était constellé de poussière d'étoiles. Plume d'Eau n'avait pas dit un mot depuis son arrivé. Maintenant, il lui était comme impossible de bouger.

Elle ne connaissait aucuns de ces chats. Peut être étaient ils sans doute mort avant qu'elle n'arrive dans le Clan de la Rivière. Une femelle à la robe brune tachetée de noir s'approcha d'elle.

-Bonjour, dit elle. Je suis Etoile du Léopard. Ancienne meneuse du Clan de la Rivière.

Plume d'Eau balbutia un bonjour à peine audible. L'autre féline continua :

-Avec cette vie je te donne le courage. Utilise la à bon escient pour défendre ton Clan, murmura la féline tout un lui touchant le museau.

Aussitôt, une décharge d'énerge transperça Plume d'Eau comme un éclair. Son pelage se hérissa, le chaos se fit autour d'elle. Le rugissement de la bataille, les cris de rage, la viscosité du sang. La douleur s'estompa, laissant de nouveau place à la clairière. Les membres de Plume d'Eau tremblaient. Comme allait-elle faire pour supporter les huit dernières vies ? Etoile du Léopard se détournait déjà, laissant place à un autre matou, qu'elle ne connaissait toujours pas.

-Avec cette vie je te donne la justice. Utilise la à bon escient pour juger les actes de tes semblables.

De nouveau, un spasme s'empara du corps de la chatte qui la mit à l'agonie. Elle dût serrer les crocs pour s'empêcher de hurler. La douleur était telle qu'elle s'infiltrait dans la moindre parcelle de son corps. Quand tout se calma enfin, la matou s'éloigna après avoir saluer brièvement Plume d'Eau. Un autre félin s'avança. Une belle femelle au pelage parsemait de tache noires.

-Avec cette vie je te donne la loyauté. Utilise la à bon escient pour guider ton Clan en période de trouble.

Plume d'Eau aurait voulu le lui promettre, pour leur prouver que son ancienne vie était du passé. Qu'elle se donnerait corps et âme pour le Clan de la Rivière, son Clan. Mais elle se retint, voulant garder son énergie pour les vies à suivre. Elle banda ses muscles, prête à endurer une nouvelle douleur, mais la vie lui causa moins de souffrance. La féline se retourna.

Plume d'Eau continua à recevoir ses vies, plus ou moins douloureuses. Elle eu d'abord celle de la bienveillance, pour veiller sur son clan, comme une reine le ferrait pour ses petits. Puis, le bon sens, pour former correctement chaque apprenti. La sixième fut celle celle de l'énergie infinie. Un matou s'était approché d'elle lui disant :

-Avec cette vie je te donne l'énerge infinie. Utilise la à bon escient pour accomplir tes devoirs de chef.

Elle avait eu l'impression de courir à toute vitesse à travers la forêt, pensant que personne ne la distancerait à la course. La joie de la chasse et du vent qui se perdait dans sa fourrure.
Puis, elle avait eu une vie pour la compassion. Ensuite, celle de l'amour. Un violent éclair de douleur et de rage l'avait traversé. Comme pour protéger ceux qu'elle aimait plus que tout. A la fin, un neuvième un dernier chat s'approcha de Plume d'Eau, déclarant :

-Avec cette vie je te donne la noblesse, la certitude et la foi. Utilise la à bon escient pour diriger ton Clan en respectant la volonté du Clan des Etoiles, déclara un dernier chat.

Un autre éclair d'agonie le transperça de tout par. Plus puissant que tout ce qu'elle avait eu avant. Elle crut que son corps n'allait pas le supporter. Ses pattes auraient pu la laisser s'écrouler sur le sol verdoyant de la clairière, mais elles restèrent figées, comme dans la pierre. La douleur montait, de plus en plus forte. Cette fois, une gémissement échappa à la guerrière. Alors que la douleur continuait à monter, tout se relâcha. D'un coup. Ses muscles se détendirent. Son échine se courba et elle soupira. C'était la dernière vie. Elle se redressa péniblement et fit face au Clan des Etoiles. Le dernier félin était resté devant elle.

-Je te salue par ton nouveau nom, Etoile d'Hiver, pour que tu puisse enfin rejoindre ton Clan.

Les autres chats reprirent en coeur le nouveau nom D'Étoiles d'Hiver. Tout comme les Clans de la forêt clamaient le nom d'un nouveau guerrier, le Clan des Etoiles clamaient celui d'un nouveau chef.

Etoile d'Hiver se rouvrit les yeux sur les ténèbres. L'obscurité avait de nouveau engloutit la Pierre de Lune. Les membres ankylosés, elle se redressa péniblement. Plissant les yeux dans la pénombre, Etoile d'Hiver cherchait une quelconque compagnie. En général, les futur chef venaient accompagnaient de leur guérisseur. Mais le Clan de la Rivière n'en avait pas.
Etoile d'Hiver prit le chemin du retour, repassant dans le tunnel qui menait à la sortie. Les vibrisses de la meneuse effleuraient la paroi, l'aidant à se diriger dans se sombre sous terrain. Etoile d'Hiver accéléra le pas, craignant de rester bloquer sous terre. Puis, elle se mis à courir, pressée de retrouver son Clan, de le diriger avec l’efficacité d'un meneur digne de ce nom. Quand elle bondit hors de la grotte, elle continua de courir, le vent de faufilant dans sa fourrure. Bien que l'hiver soir proche, elle avait l'impression de renaître, comme à la saison des feuilles nouvelles. Elle n'avait pas changer physiquement, mais elle était désormais prête à affronter n'importe qui pour son Clan.

La nouvelle meneuse n'avait pas senti la faim jusque là, mais quand elle aperçus un bruissement dans un buisson, son estomac se mis à gargouiller. Elle prit aisément la position du chasseur et bondit, les griffes sorties, sur sa proie. D'un vif coup de crocs, elle acheva la petite bête. La femelle finit sa proie en quelques bouchés et reparti en direction de son Clan. Le trajet du retour avait été beaucoup plus court qu'à l'aller. Ses pattes foulaient maintenant le territoire du Clan de la Rivière. Elle mourrait d'envie de se rouler dans son nid, et de dormir. Elle accéléra donc sa course, malgré sa fatigue.

En milieu d'après midi, Etoile d'Hiver arriva à l'entré de son camps. Elle s'arrêta un instant, piétinant le sol. Qu'aillaient-ils penser d'elle. Elle s'assit, le temps de reprendre son souffle, et fit sa toilette. Elle enleva les quelques brindilles qui s'étaient mise dans son pelage et prit une grande inspiration. Elle passa l'entrée du camps, arrivant dans la clairière.