désespérer avant l'heure... PV Petite Feuille

Tuer pour se sentir toujours plus puissant. Détruire pour tout reconstruire, faire du mal pour se nourrir de la souffrance des autres. Etre détesté pour s'aimer d'avantage. Le sang. Jusqu'au coup, les pattes, rouge, les pattes... La carrure, musclée et taillée pour le combat et la mise à mort. Ah. La mort, lente bien sûr, la mort, le dégout, l'incrédule, la peur, le désespoir se peignant sur le misérable visage de ses victimes, la saveur, les papilles, les différentes variétés de sang car c'est ce qu'on lui avait appris. Assaïm, l'incarné du mal venu d'un endroit qu'il ne connaissait pas, en réalité, il ne savait pas d'où il venait et pourquoi il avait choisi de lui gâcher la vie... Maintenant, à lui de gâcher celle des autres...

Il trancha la gorge du chat qui se trouvait face à lui. Pris de convulsion, il s'effondra, un râle rauque mélangé à un bruit étouffé de respiration et de sang, l'un de ses yeux avait été arraché avant d'être condamné à mort. Les forts survivent, les faibles meurent. Il redressa la tête et délaissa le cadavre encore chaud, son flair se tournant vers un autre individu. Une femelle toute petite, elle était là. Il ne bougea pas d'un poil, effaçant rapidement la lueur cruelle dans son regard pour aborder quelque chose de plus doux... Mais de louche.

Foudre fixa l'autre avec un dédain marqué. Qu'est ce que cette demie portion venait elle faire ici ? Il fit un pas en avant puis de piler net. Il hésita de la manière de prendre la chose. Un chaton pareil serait facile à tuer. Trop facile. Mieux valait il voir les choses avec subtilité. Tuer oui, mais s'amuser est moins ennuyant. Vous l'avez compris, il se lécha les babines. Du sang frais et délectable comme il l'aime. Il continua d'observer le chaton l'air de rien, comme une banalité, mais la mort et le sang sont une parfaite banalité, chaque geste de l'inconnue était ancré dans sa mémoire mais la vérité était décevante. Ce n'était pas une menace juste un chaton égaré. Pas besoin d'être devin pour le savoir, la femelle lâcha en essayant de trembler le moins possible:

- Bon... bonjour. Que fais-tu la ?

Il agita les oreilles, amusé, et usa de ses talents d'acteur pour aborder un large sourire rassurant, un faux sourire mais qui pouvait vous tromper. Il abandonna entièrement sa victime comme si rien ne s'était passé, il s'assit en face d'elle et répond posément:

- Bonjour. Ce que je fais ici n'est pas bien important, après tout, les terres n'appartiennent à personne ! Mais et toi ? Que fais-tu loin de tes parents... ?

Foudre observa la petite chatte amusé, qui, quant à elle, avait l'air sidérée. Facile de déchiffrer ce qu'elle pensait. Foudre venait d'insinuer que les terres de chat de clan appartenait à tout le monde et Foudre le pensait réellement. Ici. C'était chez lui, point. Les chats de clan on chassé le Clan des Félins et les solitaires et ils pensaient vraiment qu'ils resteraient à jamais impuni ? C'est à mourir de rire ! La petite femelle protesta:

- Tu es sur les terres du Clan du Tonnerre et moi je suis juste venue m'entrainer au combat en douce. Les grand ne veulent jamais que je sorte ! C'est pas juste ! Je suis bientôt apprentie !

Le matou noir esquissa un nouveau sourire de coin, qu'il effaça rapidement. Ses humeurs changeantes le rendait si imprévisible... Voir un chaton se plaindre de ne pas pouvoir combattre, raison qu'ils étaient trop jeunes le faisait doucement rire là encore. Lui, à l'âge de quatre lunes déjà, il avait tué son premier chat... Il pencha la tête sur le côté continuant avec son coté manipulateur:

- En effet, c'est injuste, tu devrais avoir le droit de t'entrainer, je suis sûr que tu as du potentiel. Compatit Foudre d'un ton doucereux.

La petite femelle semblait perplexe, le caractère du félin noir lui paraissait sûrement étrange, il n'agissait pas normalement, on aurait pu le prendre pour un fou, or Foudre savait très bien ce qu'il faisait. Il s'assit et se lécha les babines, chassant les dernières traces de sang qui lui rougissait encore son pelage noir, sauvage, mais toujours brillant et lustré. Finalement, la petite chatte qui semblait un peu vouloir croire en cette sympathie et cette compassion, finit par vérifier, le regard qui voulait y croire...

- Tu le pense vraiment ? Tu m'a vu m'entrainer ? Tu pense que j'ai aussi des dons pour chasser ?

Foudre qui riait intérieurement de ses pensées malsaines et sournoises hocha simplement la tête d'un geste solennel. Il ne l'avait pas réellement vu s'entrainer mais un seul regard calculateur lui donnait des informations sur le chaton inconnu. En la regardant, il en déduisit sans mal que la force n'était pas son réel point fort mais que son corps fin lui donnait l'agilité et la rapidité nécessaire pour composer. Si Foudre avait dû se battre avec elle et que celle-ci avait à peut prêt son âge (pour avoir la trempe de l'affronter), Foudre aurait dû attaquer de front et la renverser avant qu'elle n'est le temps de contre attaquer et de lui filer entre les griffes. L'imposant matou déclara:

- Non je ne t'ai pas vu t'entrainer mais je n'en ai pas besoin, je sais analyser un chat sans l'avoir vu à l'œuvre. Je pense également que tu dois bien te débrouiller pour la chasse mais les chats de clans ne vous laissent pas exploiter le potentiel nécessaire pour faire de vous ce que vous appelez des guerriers, en gros, quand tu seras grande, tu pourras facilement combattre un chat domestique mais qu'en sera t-il d'un chat qui sait véritablement se battre ... ? Ses yeux brillèrent un instant, il parlait bien sûr de lui mais également de tout les solitaires capables de mettre un chat de clan à terre...

La petite femelle ne semblait pas du tout convaincue et même indignée. Foudre connaissait très bien la politique des chats de clan. " on ne tue pas de sang froid." Foudre méprisait cette règle. Un ennemi, on le tue. Un gêneur, on le tue. Une proie, on la tue, un faible, on le tue. Les chats de clan n'agisse pas, ils pensent pouvoir tout vaincre avec leur philosophie à deux balles, mais au final, ils se font lamentablement écraser par les solitaires ayant reçu un véritable entrainement. Un entrainement d'assassin. La femelle demanda :

- Parce que toi, tu as eu un meilleur entrainement ?

Il esquissa un mince sourire. Question stupide. Bien sûr, sinon il n'aurait pu prétendre battre n'importe qui. Il tue, déchiquette, aime le sang, fait souffrir, se bat, détruit, tout ça formait l'entrainement qu'avait suivit certains solitaires. Lui, avait été entrainé par Assaïm. Son maitre, le chat le plus vicieux et le plus sans état d'âme, qui lui ait été donné de rencontrer, Foudre ayant échappé à la mort à plusieurs reprise. Il émit un petit rire amusé et répondit:

- Oui. Bien entendu et en passant, avoir un meilleur entrainement qu'un chat de clan n'est pas bien difficile. Vous pensez que tuer c'est mal ? Quelle vision des choses affligeantes. Certains solitaires sont des assassins pas des minets de pacotilles qui se prétendent être des guerriers.