L'amour rend aveugle ? Pourtant, je vois très bien ma patte dans ta figure si tu ne réponds pas à mes questions...

C'était le milieu d'après-midi, les oiseaux ne chantaient pas, le soleil ne brillait pas et Pluie d’Été était d'humeur massacrante.
Depuis qu'elle avait rencontré Foudre, sa vie tranquille et limpide s'était transformé en un enchaînement de rencontres, bagarres, mensonges, tromperies, escapades, découvertes, blessures... Ponctué par quelques (courts) moments de répits, que ce soit dans la tanière des guerriers ou lovée contre son tout nouveau compagnon. Et il fallait avouer que la plupart du temps, c'était assez exaltant, passionnant... bref, elle adorait.
Sauf quand elle devait mentir à ses proches.
Ou bien, quand elle découvrait que son si cher Foudre lui avait caché un deuxième solitaire-assoiffé-de-sang-particulièrement-rapide-et-fourbe. Dans ces moments là, elle aurait presque envie d'oublier tout ça et de redevenir une guerrière modèle.

Surtout qu'elle avait bien failli y passer ! Donc, Foufou avait intérêt à avoir une bonne excuse. Parce que sinon, elle... à vrai dire, elle n'était pas encore tout à fait sûre de ce qu'elle lui ferait, mais ce serait certainement dans le style "je ne t'aime plus, va tuer des innocents, minou sans cervelle !".
Non, c'était un peu exagéré. Tout en accélérant le pas à la vue de gouttes de pluie annonciatrices, elle se dirigea vers l'endroit qu'elle avait choisi : le demi-pont. Elle savait pertinemment que l'odeur du sang attirerait Foudre, donc elle serra les dents en s'écorchant volontairement la patte. Et elle attendit.

Passant furtivement, une ombre que personne ne souhaite un jour croiser, dans la semi-obscurité qu'offrait la forêt, un endroit tout à son image, sinistre et glauque. Tête relever, oreilles aux aguets, sens affutés, fait pour tuer. Dans un craquement de brindille sèche, l'ombre contourna un arbre pour se retrouver dans une clairière baignée par le soleil, on pouvait à présent nettement reconnaître un poil noir soyeux et lustré sous des yeux jaunes virant au rouges, sous un sourire cruel et assassin.
Foudre s'élança à travers bois avec une rapidité incroyable, guidé par son désir illimité de tuer et de faire souffrir. Il ne ralentit pas l'allure, même quand sa victime se retrouva devant lui. Il continua d'accélérer, sans même laisser le temps à la petite femelle efflanquée de le voir, Foudre bondit aussitôt, son regard implacable qui ne cherchait qu'à réduire en lambeau tout ce qui se trouvait sur son chemin. Il plaqua sa victime au sol, ses crocs s'enfonçant dans la chair de sa gorge, cherchant la trachée qu'il atteignit sans mal avec une précision qu'il devait à l'expérience du meurtre. Aussitôt le sang coula dans sa gueule, chaud, sucré. Il redressa la tête, le sang continuant à couler sur ses babines. Il se les lécha, savourant avec délice alors que la petite chatte  luttait pour respirer, comme la trachée avait été touchée, elle en avait plus pour très longtemps. Foudre planta un de ses crocs dans la chatte, mais cette fois, plus profondément, à tel point que ses os craquèrent sur le coup. La chatte ne bougea plus. Elle était morte. Le sang se vidant de partout, amochée, mutilée, elle était méconnaissable.
Après avoir savouré tout ce sang frais, Foudre abandonna sa victime sans remord, arpentant la forêt l'air satisfait. Quand soudain, une nouvelle odeur de sang se fit sentir, très faible. Un félin qui ne tuait pas et qui n'aimait pas le sang autant que Foudre n'aurait jamais réussir à la sentir, mais Foudre oui. Les yeux toujours rougis par son désir, il se dirigea vers cette douce odeur... sans s'en rendre compte, il traversa les terres du clan des félins aquatiques, jusqu'à se rendre au demi-point. Il sortit de derrière les buissons, toujours avec son sourire cruel et assoiffé de sang, puis, il fixa la femelle qui dégageait cette odeur, d'abord, il ne la reconnut pas tout de suite, cherchant d'abord la provenance de l'odeur du sang... Puis il la reconnut... Aussitôt, ses yeux redevinrent jaunes brillants. Il toisa la femelle sachant qu'elle lui ferait des reproches, puis il s'approcha de Pluie d'Eté.

- Bonjour Pluie d'Eté, je me m'attendait vraiment pas à te croiser. Le salua Foudre.

Elle commençait à penser que finalement, sa ruse ne fonctionnait pas aussi bien que prévu, lorsqu'une silhouette sombre qu'elle reconnaîtrait entre mille apparut dans le champ de vision de Pluie d’Été. Elle soupira de soulagement : elle ne s'était pas fait cette petite blessure pour rien. Mais elle eut aussi un pincement au cœur en se rendant compte que son amour pour Foudre était terni par une pointe de soupçon. S'il avait omis de lui parler de son "collègue", était-ce voulu, ou simplement un oubli ? Parce qu'à cause de son ignorance, elle aurait très bien pu mourir. Elle grinça des dents et sortit inconsciemment ses griffes. en plus, maintenant qu'il s'approchait, elle discernait la forte odeur de sang sur le pelage de son compagnon et la lueur rouge dans ses yeux. Lueur qui disparut aussitôt quand il la reconnut. Et vu son expression, il savait qu'elle n'était pas là pour lui faire des compliments...

- Bonjour Pluie d'Eté, la salua-t-il. Je me m'attendait vraiment pas à te croiser.

Elle rétracta ses griffes, même si elle avait un peu envie de les lui envoyer dans la museau. Puis elle eut un sourire ironique.

- Pour une fois, tu sais ce que ça fait quand quelqu'un surgit sans prévenir au moment où tu t'y attends le moins... Je ne suis pas aveugle, je vois très bien que tu a encore tué un chat, soupira-t-elle. Du Clan de l'Ombre, peut-être...

Elle eut une expression triste, lassée de voir constamment à quel point il se fichait de ce qu'elle pensait. Et coupable, aussi, parce que c'était en partie de sa faute si Foudre continuait de sévir autour du lac.

- Mais je ne suis pas là pour parler de ça, continua-t-elle. Je préférerais que tu m'expliques pourquoi j'ai failli mourir étouffée sous un solitaire aussi sanguinaire que toi, et qui, visiblement, te connaît bien. Il te connaît même mieux que moi, apparemment, fit-elle d'un air amer en désignant les taches rouges qui parsemaient le pelage du chat noir.

La femelle avait les griffes sorties, elle avait dû sentir le sang qui envahissait l'air. Le matou noir soutint son regard sans broncher, ses yeux glissant sur une légère entaille à la patte. S'était cette odeur qui l'avait attiré, mais pourquoi était elle blessé ? S'était elle écorché par pur mégarde ? Foudre en avait des doutes car la femelle semblait l'attendre. L'avait elle attirer par ici rien qu'avec l'odeur du sang ? s'était probable, mais une chose était sûr, ça avait très bien fonctionné! Pluie d'Eté une un sourire ironique et commença son premier reproche:

- Pour une fois, tu sais ce que ça fait quand quelqu'un surgit sans prévenir au moment où tu t'y attends le moins... Je ne suis pas aveugle, je vois très bien que tu a encore tué un chat,
Elle soupira. Du Clan de l'Ombre, peut-être...

Foudre eut à son tout un sourire satisfait de lui même. Mais ça ne fit pas rire du tout Pluie d'Eté qui avait l'air de se sentir responsable des actes de son compagnon, Foudre en eut de la peine, cette peine qui faisait si mal et qu'il avait espérer ne plus jamais ressentir. Il aurait bien voulu s'approcher de la femelle et de se frotter à elle, mais le moment était très mal choisi.

- Mais je ne suis pas là pour parler de ça, continua-t-elle. Je préférerais que tu m'expliques pourquoi j'ai failli mourir étouffée sous un solitaire aussi sanguinaire que toi, et qui, visiblement, te connaît bien. Il te connaît même mieux que moi, apparemment, fit-elle. Son ton était amer et elle désigna les taches rouges qui parsemaient le pelage de Foudre.

Le mot s’échappa de Foudre sans réfléchir, il gronda.

- Phœnix... Je vais te massacrer, sale crétin.

Cette rencontre n'aurait jamais dû se produire. Phœnix l'aurait tuer si elle n'avait pas connu Foudre, mais il n'aurait d'ailleurs pas dû la toucher !! Foudre avait le regard sombre. Dieu savait ce qu'avait pu lui raconter Phœnix à leur sujet ! Foudre avait la mine sombre et se promis d'en toucher deux mots à son allié. Mais le matou noir voyait bien que Pluie d'Eté voulait des explication, Foudre les lui en fournit, une partie, du moins:

- Phœnix et moi... nous nous connaissons depuis longtemps, c'est un compagnon de combat et de loin le plus fort, enfin... Nous sommes à peu prêt du même niveau, c'est grâce à lui si je peux si bien évoluer en combat. Phœnix est le seul chat que je respecte réellement et il partage les mêmes ambitions que moi, finit il en repensant à quel point Phœnix détestait les clans.

- Phœnix... Je vais te massacrer, sale crétin, gronda-t-il.

Phoenix n'avait pas menti, il connaissait son compagnon. Mais apparemment, il ne s'appréciaient pas particulièrement. Une bouffée de joie envahit Pluie d’Été tandis qu'elle réalisait que Foudre la préférait nettement au matou ! Elle n'aurait pas du être jalouse pour si peu, elle s'en rendait bien compte à présent. Car c'était bien de la jalousie qui rampait comme une limace en rongeant son amour, qui la rendait si colérique, si amère depuis sa rencontre avec le deuxième solitaire.

- Phœnix et moi... nous nous connaissons depuis longtemps, c'est un compagnon de combat et de loin le plus fort, enfin... Nous sommes à peu prêt du même niveau, c'est grâce à lui si je peux si bien évoluer en combat. Phœnix est le seul chat que je respecte réellement et il partage les mêmes ambitions que moi.

Ah, c'était donc ça ! Ils étaient en quelque sorte des alliés face aux Clans... Manquait plus que ça ! Mais de toute façon, elle le savait, et rien ne l'empêchait de parler de Phoenix à sa lieutenante Soleil du Matin (leur chef était plutôt mal en point ces temps-ci).
Et grâce à cette information, le Clan de Rivière serait mieux protégé, moins vulnérable. Ils interdiraient aux apprentis de sortir sans au moins un guerrier, et Nuage de Neige ne risquerait plus sa vie en chassant seule ! Même Foudre ne pouvait rien faire face à plusieurs guerriers accomplis. Il ne pourrait plus tuer personne.
Quant à elle, elle n'aurait qu'à s'éclipser dans la nuit pour continuer à le voir. C'était un plan parfait, et elle n'aurait même pas besoin d'évoquer Foudre pour le mettre en œuvre. Radieuse, elle s'approcha de son compagnon et lui donna quelques coups de langues amoureux, se frottant contre lui et ronronnant bruyamment.

- Peu importe qui il est. Ce qui compte, c'est qui tu es, toi.

Puis ses yeux brillèrent d'amusement et elle ajouta :

- Et tu es mon Foufou !

D'accord, dis comme ça, ça à l'air un peu niais. Mais Pluie d’Été n'y était pour rien. Si l'amour en la rendait pas aveugle, il la rendait très certainement idiote.

Le visage de la femelle s'illumina d'un coup, comme si la situation devenait plus simple, plus clair et Foudre fut fort méfiant par ce changement de comportement. Mais que manigançait Pluie d'Eté ? Foudre avait de quoi être méfiant mais il fit comme si de rien était. Il jeta une œillade à la forêt, cette forêt où il avait semé un carnage, où le sang ne cessait de couler par sa faute et la faute de ses alliés. Oui, Vous avez bien entendu, Foudre et Phœnix n'était plus les seuls tueurs de la forêt, à présent, Foudre avait bavarder avec une chatte qui prenait le nom de Shiny et qui était, même si s'était une femelle une redoutable meurtrière qui aimait le gout du sang et qui détestait les clans, sans oublier Aigle, la sœur de Foudre qui les aidaient pour soigner leur blessure mais aussi pour répandre des baies empoisonnées, dangereuse voir mortelle sur le territoire des clans et il ne faut pas oublier Tempête, le compagnon ^d'aigle et lui, venant du clan des félins détestent les quatre clan de la forêt alors Foudre lui apprend l'art de tuer, mais bien sûr, plein d'autre chat, surtout solitaire et clan des félins les aides à massacré un à un les chats de clan jusqu'à la batail finales. Pluie d'Eté finit par le sortir de ses pensées:

- Peu importe qui il est. Ce qui compte, c'est qui tu es, toi.

Ses yeux brillants d'amusement alors que Foudre fut tout un coup très mal à l'aise, mal à l'aise de lui cacher tant de chose, mal à l'aise de faire souffrir son clan et qu'elle ne lui en veuille pas. Un seul regard suffisait pour montrer tout l'amour que Pluie d’Été lui portait et lui aussi... Il l'aimait... Mais malheureusement, il ne pouvait pas trop s'attacher à elle. La femelle ajouta:

- Et tu es mon Foufou !

Foudre la couva à son tour d'un regard doux, ses yeux plongé dans les siens, il ne pouvait plus s'en détourner. A grand regret, il s'y détacha en secouant la tête pour se remettre les idées en place, il chuchota:

- Pluie d'Eté... Plus je me rapproche de toi, plus je te mets en danger, j'en suis tristement conscient, il inspira un bon coup et insista, j'ai des alliés qui ne te sont pas fréquentable, un mode de vie qui est au dessus de toute les atrocité qu'il t'est déjà arrivé de voir et une haine pour les tient que tu ne pourras jamais comprendre... Je ne veux pas te voir mêler à tout ça, si il t'arrivait quoi que ce soit... Je ne peux l'imaginer...

- Pluie d’Été... Plus je me rapproche de toi, plus je te mets en danger, j'en suis tristement conscient. J'ai des alliés qui ne te sont pas fréquentable, un mode de vie qui est au dessus de toute les atrocité qu'il t'est déjà arrivé de voir et une haine pour les tient que tu ne pourras jamais comprendre... Je ne veux pas te voir mêler à tout ça, si il t'arrivait quoi que ce soit... Je ne peux l'imaginer...

La femelle fit un petit pas de côté pour regarder Foudre droit dans les yeux. Tout ce qu'il venait de lui dire, elle le savait pertinemment. Et elle avait bien l'intention que ça change, mais ça, elle ne pouvait pas lui révéler. Baissant les yeux pour qu'il ne voie pas qu'elle lui cachait quelque chose, elle réfléchit un instant. Où voulait-il en venir en lui racontant ça ? Il n'était pas en train de lui dire qu'il ne voulait plus la voir, tout de même ? Parce qu'elle ne le laisserait pas faire, elle se savait incapable de vivre sans lui. Leurs rencontres irrégulières lui paraissaient tellement courtes, trop espacées... chaque matin en se levant, elle regrettait amèrement sa présence, et chaque nuit elle rêvait de lui. Bref, elle était amoureuse...

- Qu'est-ce que tu crois ? Que je ne suis qu'une petite chatte sans défense ? Si c'est le cas, tu te trompes complètement. Je me battrais pour toi, mais aussi pour mon Clan. Et j'y suis déjà mêlée, de toute façon. Même si on ne se voyait plus, ça n'y changerait rien. Tu n'as pas pu empêcher Phoenix de m'atteindre, et tu ne 'empêcheras pas plus de te retrouver, toujours, où que tu sois, miaula-t-elle d'une voix décidée.

Elle le sauverait de la noirceur, qu'il le veuilles ou non. En commençant par l'éloigner de Phoenix. Mais pour cela, elle devait gagner sa confiance.
Elle s'approcha encore de lui et s'allongea, les pattes en l'air, dans la position la plus vulnérable possible. C'était un geste symbolique : elle voulait lui montrer son amour éperdu, lui faire oublier qu'elle préparait quelques chose. Elle plongea son regard dans les yeux d'or qu'elle admirait tant et murmura doucement :

- Fais-moi confiance, Foudre.

Elle lui avait déjà demandé de faire ce choix, lors de leur première rencontre. Mais à présent, il n'avait plus à décider de la tuer ou de l'aimer. Il devait simplement avoir foie en elle.
Sauf que s'il était assez malin, il ne le ferait pas. Parce qu'elle s'apprêtait à le trahir en livrant son meilleur allié, Phoenix, à la colère des Clans. Elle se serait bien laissée envahir par la culpabilité, mais si elle le faisait, cela se lirait sur son visage. Alors elle se concentra sur ses sentiments positifs : admiration devant sa beauté et sa vitesse, joie et sécurité, qu'elle ressentait toujours en sa présence, amour... Elle sourit en sentant la déferlante de tendresse en elle, qui cachait aisément ses autres émotions. Son plan marchait à merveille.

[Musique d'inspiration : Changing of the Seasons, Ane Brun]

Foudre savait qu'il avait dû un peu la vexé en la sous estimant ainsi, mais là n'était pas la question! Foudre restait inquiet, pour pluie d'Eté, mais aussi pour ses plans, il ne pourrait jamais les lui révéler mais... Pluie d'Eté participera à la guerre, si il y en a une. Rah, mais pourquoi tout devenait compliquer?! foudre ignorait comment faire mais il ne pouvait rien révéler à sa compagne, mais en même temps... il ne faisait que lui mentir, du début à la fin, il lui aura mentis jusqu'au bout et le pire c'est que s'est un mensonge grave. et puis... Pas besoin d'être devin pour savoir que Pluie d'Eté n'aimait vraiment pas Phœnix, quoi de plus normal, si Pluie d'Eté n'avait pas été frapper par l'amour et que Foudre n'on plus, elle l'aurait probablement détester de tout son être.

- Qu'est-ce que tu crois ? Que je ne suis qu'une petite chatte sans défense ? Si c'est le cas, tu te trompes complètement. Je me battrais pour toi, mais aussi pour mon Clan. Et j'y suis déjà mêlée, de toute façon. Même si on ne se voyait plus, ça n'y changerait rien. Tu n'as pas pu empêcher Phœnix de m'atteindre, et tu ne 'empêcheras pas plus de te retrouver, toujours, où que tu sois, miaula-t-elle d'une voix décidée.

Foudre eut un sourire timide. Mais que s'était dur de s'inquiéter pour deux, lui, il n'avait aucune crainte, il se sentait pouvoir vivre une éternité mais Pluie d'Eté... Ferait elle le poids face à un adversaire comme Phœnix ou encore comme Tempête que Foudre avait aidé à devenir plus fort ? Puis, comme pour lui montrer, un amour qui surpassait tout ce dont on lui avait appris, Pluie d'Eté se coucha, patte en l'air, son ventre aurait pu être déchiqueté avec une facilité déconcertante et rien que de la voir dans cette position si vulnérable, Foudre repensa à ses nombreuse victimes finis éventré. Mais pourquoi une telle confiance avec un être aussi peu fiable que Foudre ?! Est-ce l'amour qui donne cette confiance ? et le faite que Foudre veuille la protéger plutôt que de la tuer ? Elle plongea ses yeux dans les siens, foudre ne put les éviter, ils étaient si beaux... Elle lui murmura:

- Fais-moi confiance, Foudre.

Foudre n'avait qu'une seule réponse, un oui tout bête mais mal réfléchi. Il se retient donc de répondre car Pluie d'Eté n'était pas assez stupide pour lui faire confiance alors qu'il était l'assassin de la pire espèce et sur son territoire en ce moment même! Si foudre aurait pu, il se serait penché vers elle, juste pour la sentir à ses côté, chose qu'il ne fit pas. Car il devait garder un œil sur son objectif premier. foudre essaya donc une nouvelle fois de la résonné:

- Pluie d'Eté... tu ne sais pas ce que tu fais en voulant me faire confiance... Tu ne sais pas ce que tu dis. Je ne suis pas fiables crois moi, tu ne peux pas t'imaginer ce que je suis réellement en dehors de nos rencontres!

Elle sentait que Foudre avait envie de lui répondre "oui". Son amour se lisait dans ses yeux. Pluie d’Été espérait de toute ses forces qu'il allait acquiescer, ou bien n'importe quoi d'autre qui signifiait une réponse positive. S'il vous plaît, nobles chats étoilés, faites qu'il dise "oui"... pria-t-elle.

- Pluie d’Été... tu ne sais pas ce que tu fais en voulant me faire confiance... Tu ne sais pas ce que tu dis. Je ne suis pas fiables crois moi, tu ne peux pas t'imaginer ce que je suis réellement en dehors de nos rencontres !

L'attente fébrile prit fin et les oreilles de la femelle retombèrent, illustrant sa déception. De toute façon, pensa-t-elle, qu'est-ce que j'espérais ? Qu'il me confie tous ses plans, les noms de ses alliés ?
Oui. C'était exactement ce qu'elle aurait voulu. Mais apparemment, lui ne voyait pas les choses sous cet angle-là. Il essayait encore de la raisonner, de la dissuader de se battre...
Puisque la séduction ne fonctionnait pas, il fallait qu'elle tente un autre angle d'attaque. En un éclair, elle se releva et fit un sourire innocent à son compagnon. Puis elle commença à faire tranquillement sa toilette pour enlever les brindilles coincés dans son pelage. Il n'y en avait pourtant pas beaucoup; elle avait le poil court, et le demi-pont était assez éloigné de la forêt. Mais cette manœuvre lui évitait de regarder Foudre dans les yeux et donc, de lui révéler le tourbillon d'émotions qui l'agitait.

D'abord, il y avait l'amour, évidemment. C'était sans aucun doute le plus fort, si fort qu'elle avait l'impression qu'il pouvait à tout moment déborder de son cœur, le faire éclater en morceau.
En deuxième position, la culpabilité. Elle mentait à Foudre, le manipulait pour arriver à ses fins. Et même si les fins en questions étaient parfaitement justes - elle cherchait seulement à le protéger, lui et tous ceux qui comptaient pour elle, de Phoenix et des autres - elle se demandait tout de même une chose : comment en était-elle arrivée là ? Et depuis quand était-elle capable de mentir à la personne qu'elle aimait le plus au monde ?
Juste derrière, venait la peur. Elle craignait pour sa vie, bien sûr, mais cette angoisse-là n'était rien comparée à celle qu'elle ressentait pour les autres. Foudre, qui risquait à tout moment de basculer totalement dans un sombre folie (à condition que ce ne soit pas déjà le cas). Nuage de Neige, son apprentie, qui chassait souvent seule et pouvait être très provocatrice... Écorce d’Érable, son frère. Herbe à Chat sa meilleure amie. Nuage de Nuit. Perle de Lune. Le clan de la Rivière au complet. Tous les chats qui vivaient autour du lac. En fait, Pluie d’Été avait peur pour un gros paquet de monde, y compris des gens qu'elle ne connaissait même pas.
Ensuite, il y avait une foule de petits désirs qu'elle refoulait sans peine au fin fond de son esprit. Elle avait envie de se coller tout contre Foudre et de s'endormir entre ses pattes. Elle avait envie de pleurer. Elle avait envie d'avoir des chatons. Elle avait envie de retrouver Phoenix et de lui mettre une raclée. Et par-dessus tout, elle avait envie de tout laisser tomber et d'oublier la guerre qui se préparait, les relations compliquées, les dangers

Autant dire qu'elle bouillonnait. Mais malgré cela, elle prenait tout son temps pour répondre, en évitant soigneusement le regard doré du solitaire. Enfin, tout en lissant soigneusement les poils de sa longue queue, elle miaula d'un ton détaché :

- J'imagine parfaitement. Je te rappelle que j'ai eu affaire à l'un de tes "amis" et que je n'en suis pas sortie indemne.

En effet, elle avait de légères difficultés pour respirer depuis que Phoenix l'avait littéralement écrasée sous son poids. Et elle était un peu moins endurante. Mais ça ne durerait certainement pas longtemps.

- D'ailleurs, tu as raison sur un point : tu me mets en danger. A force de sillonner les terres neutres à ta recherche, il n'est pas étonnant que je sois tombée sur Phoenix.

Elle sourit ironiquement.

- Je te cherchais quand je l'ai vu. Si je n'avais pas parlé de toi, il m'aurais tuée. Pas sûr que j'ai autant de chance la prochaine fois.

Elle se forma un visage impassible, puis releva la tête, sans toutefois croiser le regard de son interlocuteur. Elle savait pertinemment que ses paroles étaient cruelles. Foudre devait sans doute être rongé par la culpabilité en imaginant ce qui pouvait arriver à Pluie d’Été par sa faute. Mais c'était la seule solution qu'elle avait trouvé pour le contraindre à lui révéler ses secrets, même si cela les faisait tous les deux souffrir. Le pire dans tout ça était qu'ils étaient tous deux convaincus que la faute leur revenait, que c'était à cause d’eux si l'autre se sentait si mal. Et l'ironie de la situation leur échappait complètement...

[Musique d'inspiration : In Our Nature, José González]

Pluie d'Eté... Quoi qu'elle fasse, quoi qu'elle dise, elle restait son unique bonheur. Ce bonheur qu'il avait perdu au fil du temps, qu'il ne connaissait plus. Il aurait pu l'écouter et faire ce qu'elle veut aveuglément MAIS, ce n'était sans compter que son passé l'empêchait impérativement de faire pareil bêtise. Sa phrase, elle l'avait à nouveau pas très bien triste et paru déçu. Bon... La persuasion ne marchait pas, mais, après tout, ça paraissait logique, comment pouvait il lui demander de rester en dehors de la guerre sachant que son clan tout entier courait un grave danger causer par son propre compagnon ? Foudre serra les crocs, ses clans commençaient à sérieusement lui taper sur le système, vivement qu'il soit détruit! Mais que deviendra Pluie d'Eté ? Bonne question, mais il n'avait pas le temps de ce l'a poser maintenant.
Pluie d'Eté évitait son regard, il l'avait remarqué. Il fronça le museau, soupçonneux et Foudre n'était pas dupe, Assaïm lui avait tout enseigné... Par la violence, tout se résolvant par le combat, Foudre en avait garder des cicatrices, Assaïm l'avait maltraiter, certes mais il l'avait rendu plus fort, s'est lui qui l'avait recueillit à la mort de sa mère et s'est lui qui lui avait appris à haïr. Et un jour, il lui avait dit, et cette phrase continuait de le tourmenter, que parfois, nos amis à qui nous accordons notre confiance, les personne qui compte le plus pour nous ne savent que trahir. Des hypocrites. Voilà pourquoi il ne faut surtout pas se lier. Et Foudre ne l'oubliait pas, la femelle miaula le sortant de ses pensées:

- J'imagine parfaitement. Je te rappelle que j'ai eu affaire à l'un de tes "amis" et que je n'en suis pas sortie indemne.

"Phœnix... Espère d'ordure, tu me le paieras..." songea Foudre le regard sombre. Phœnix avait beau être le seul chat respectable et sachant se que le mot "combat" signifie, il y avait des choses que Foudre ne tolérerait pas. Mais pourquoi Pluie d'Eté le lui rappelait elle ? Voulait elle être vengé de Phœnix ? Une chose était sûr, l'autre solitaire était d'un niveau bien trop élevé pour elle, il était bien trop fort pour elle. Et seul Foudre, dans cette forêt était capable de le battre ou au moins de le maitriser. Et puis Foudre eut une sombre supposition. Est-ce que Pluie d'Eté essayait elle de le monter contre son plus respectable allié ? Et puis, la femelle continua sur la même lancé:

- D'ailleurs, tu as raison sur un point : tu me mets en danger. A force de sillonner les terres neutres à ta recherche, il n'est pas étonnant que je sois tombée sur Phoenix.


Foudre le regarda bien en face, il en était sûr à présent... Elle essayait de le faire culpabilisé, mais comment lui en vouloir ? elle avait raison. pluie d'Eté eut un sourire ironique qui lui hérissa tout les poils, elle ajouta:

- Je te cherchais quand je l'ai vu. Si je n'avais pas parlé de toi, il m'aurais tuée. Pas sûr que j'ai autant de chance la prochaine fois.

Foudre gronda légèrement. Mais elle est complètement inconsciente! Naïve! Mais comment pouvait elle se balader à sa recherche en terre neutre ?! elle est folle! Elle était tombé sur Phœnix et encore heureux, car Phœnix aussi avait du respect pour Foudre, semble t-il et il ne ferait surement rien à Pluie d'Eté mais si elle tombait sur Shimy ? Ou Ombre ? Ou d'autre solitaire assoiffé de sang ? Foudre survivait en imposant sa loi, sa force, sa puissance, il était craint et même si ce n'était pas le ca, il savait remettre les solitaires à leur place mais Pluie d'Eté risquait gros en tentant de le retrouver! Il s'approcha d'elle, fourrure hérissé et se planta juste en face, il lâcha:

- Si tu me cherches, tu trouveras forcément la mort! Les terres libres sont dangereuses en ce moments, une chose est sûr, si Phœnix ou quelqu'un d'autre te touches encore UNE fois, je les démontent et il devient pas mal pour tué
Tem...

Il s'arrêta net, mais quel crétin!! Il avait faillit parler de Tempête, l'un de ses alliés du clan des félin mais heureusement, il s'était arrêté à temps et elle ne serait jamais de qui il s'agit...

Au fur et à mesure qu'elle parlait, les poils de son compagnon se hérissaient et son regard devenait de plus en plus sombre. Pluie d’Été hésitait entre la satisfaction et la terreur. Car le léger grondement de Foudre ne présageait rien de bon... Fou de rage, il se planta en face d'elle et lâcha :

- Si tu me cherches, tu trouveras forcément la mort! Les terres libres sont dangereuses en ce moments, une chose est sûr, si Phœnix ou quelqu'un d'autre te touches encore UNE fois, je les démontent et il devient pas mal pour tué Tem...

Et il se stoppa. Fébrile, Pluie d’Été se pencha légèrement en avant, espérant encore qu'il finirait sa phrase... Mais il n'ajouta rien. Dépitée, elle se rendit compte que, sans le faire exprès, elle venait de croiser son regard. Vite, elle détourna les yeux, mais il était sans doute trop tard. Foudre avait certainement lu la culpabilité due à ses manipulations, il avait forcément éventé la machination... Cette fois, elle se sentit lasse d'essayer d'extorquer des informations. Et elle ne pouvait pas supporter la colère et la honte qu'elle avait vu dans les yeux jaunes du magnifiques chat noir. Ces yeux qu'elle comparait à deux soleils brillants, illuminant la nuit de son pelage, elle aurait voulu les regarder pendant des heures et non pas les fuir. Elle avait été folle de vouloir affronter Foudre, elle s'en rendait compte à présent. D'ailleurs, qu'est ce qu'elle faisait encore là ? Ils devraient être allongés l'un contre l'autre, en se parlant tendrement... Si elle voulait aider son Clan et Foudre, jouer l'espionne ne servirait à rien. Jamais Foudre ne lui donnerait les noms de ses complices. Elle devait simplement être une bonne guerrière et combattre le moment venu, c'était amplement suffisant.
C'était ce dont Pluie d’Été essayait de se convaincre, mais au fond, elle n'y croyait pas vraiment. Ne rien dire et faire comme si elle ne se doutait pas que les solitaires préparait quelque chose était pire que d'avoir un compagnon qui n'était pas de son Clan. Mais dès qu'elle se dressait contre lui, elle souffrait. Or, elle en avait marre de souffrir. Cette fois, elle se ferait passer avant les autres.
Radieuse, elle fit ce dont elle rêvait depuis qu'elle avait vu approcher la silhouette noire de Foudre approcher. sans prévenir, elle se frotta contre lui et lui administra un coup de langue affectueux. Elle se laissa ensuite lentement glisser au sol en posant sa queue contre le flanc du solitaire et leva vers lui un visage amoureux.

- Foufou... Je suis désolée. Oublie ce que je t'ai dit, ce n'est pas ta faute. J'éviterais les terres neutres. Je t'aime, Foudre !

Et elle lui donna un petit coup de museau sur la patte pour l'inviter à la rejoindre.

Foudre finit par atteindre le regard de la femelle et il put y lire sans mal de la culpabilité... Comment ? Mais... pourquoi ? Qu'avait elle à cacher ?! foudre secoua la tête, il avait une certitude à présent, Pluie d'Eté voulait protéger Foudre ET son clan et ça le rendait malade, complètement fou de rage car ses minables abrutis faibles et pathétiques ne la méritaient tout simplement pas. Mais comment un tel amour était possible ? Il l'ignorait, à vrai dire cet amour était censé être banni. Banni par son clan et banni par ses principes, ne jamais se lier avec qui que ce soit sauf avec un but personnel. Un gros, la manipulation pour arriver à ses fins. Il avait envie de se frotter à elle, mais garda ses distances, il le fallait, même si ça faisait mal, même si ça lui était insupportable, la distance était peut être le seul moyen de la protéger. Pluie d'Et avait un visage ampli d'amour, cette fois, comme si elle venait d'avoir la révélation du siècle, Foudre recula légèrement pour échapper au flot d'émotion qui le prenait petit à petit. Alors que Foudre reculait, elle, elle s'avança, les crocs serrés, ce fit, cette fois-ci le matou qui évita son regard et puis... Sans prévenir, elle se frotta à lui, Foudre hoqueta surprit, elle lui donna un coup de langue affectueux et se laissa glisser au sol, elle posa sa queue contre son flanc et le fixa, Foudre ne brocha d'abord pas, luttant pour rester impassible et ne surtout pas réagir, elle lança:

- Foufou... Je suis désolée. Oublie ce que je t'ai dit, ce n'est pas ta faute. J'éviterais les terres neutres. Je t'aime, Foudre !

Foudre ne put s'empêcher de sourire. elle lui donna un coup de museau à la patte comme pour l'incité à se coucher aussi. Foudre recula doucement fermant les yeux pour se contrôler et ne pas céder et de perdre totalement le contrôle de tout son être car si ça ne tenait vraiment qu'à lui, il serait déjà allongé depuis longtemps! Mais à force de lutter contre la nature, Foudre réveillait son second instinct qui était pour lui, un instinct naturel et obligatoire. L'assassinat. Ses yeux jaunes passèrent un instant au rouge avec un sourire cruel, puis redevinrent jaunes brillant, il peinait à rester lui même parce que le sang venait à lui manquer, sa survie en dépendait, il devait tuer et profiter du sang de ses victimes si il ne voulait pas sombrer dans une folie furieuse. Et s'est ce qui arriva, il luttait pour rester lui même et résultat, ses forces le vidaient, il ne voulait pas faire de mal à Pluie d'Eté, il s'approcha de Pluie d'Eté la fourrure hérisser luttant pour respirer correctement et sans le vouloir, il se jeta sur elle, griffes sorties, crocs découverts à un souffle de son visage, il redressa lentement la tête, reprenant petit à petit ses esprit( quoi que... Pas complètement) et il articula:

- On ne peut pas faire... comme si de rien était! On ne peut... Pas! Les clans vont disparaître par ma faute! Tu veux que je le répète ? Ma faute!! Tu ne peux... pas l'ignorer!!

Apparemment, Foudre faisait des efforts colossaux pour rester debout, sans réagir aux petits gestes amoureux de Pluie d’Été. Ce qui contrariait beaucoup celle-ci, parce qu'elle venait elle-même d'oublier à grand-peine son projet pour contrer ceux de son compagnon. Ce sacrifice aurait du porter ses fruits, elle aurait du être heureuse avec lui. Mais non, il préférait largement assassiner des chats avec ses amis. Il préférait son côté monstrueux à l'amour lumineux qui aurait pu le sauver. Cela, elle ne le comprenait décidément pas. Et puis Foudre eut une réaction tout à fait inattendue; ses yeux devinrent rouge sombre, un sourire cruel apparut, défigurant son visage magnifique. Méconnaissable, il se jeta toutes griffes dehors sur une Pluie d'Eté à peine effrayée, qui était (presque) sûre qu'il serait incapable de lui faire le moindre mal. Et elle avait raison, car il s'arrêta un à souffle d'elle. Leurs yeux, gris et jaunes, étaient si proches qu'elle se rendait compte, à présent, de la nuance entre chaque cercle de l'iris. Certains étaient jaunes pale ou légèrement plus foncés, d'autre mouchetés, d'autre dorés... Tout un univers de couleurs, que Pluie d’Été observa avec fascination. Les reflets sanglants disparurent peu à peu, tandis que son compagnon reprenait peu à peu le contrôle de lui-même. Son instinct de chasseur s'en alla, laissant place au chat qu'elle connaissait. Ce dernier semblait toutefois encore sous le choc, et il eut quelques difficulté à articuler :

- On ne peut pas faire... comme si de rien était! On ne peut... Pas! Les clans vont disparaître par ma faute! Tu veux que je le répète ? Ma faute!! Tu ne peux... pas l'ignorer !!

Si la violence des précédents instincts n'avaient pas réussi à déstabiliser Pluie d’Été, ces paroles y parvinrent presque. Elle pensait qu'il serait parfaitement en accord avec sa toute nouvelle politique de l'autruche, puisqu'il faisait pareil depuis leur rencontre. Il manigançait pour massacrer les proches de Pluie d’Été en faisant comme s'il pouvait la sauver, elle et elle uniquement. Dédaigneuse, elle se leva et lui tourna le dos avec mépris. Il ne voulait pas de son amour ? Il préférait qu'elle le traite comme il le méritait ? Très bien. Sans lui lancer un seul regard, elle fit quelques pas pour s'éloigner. Chaque centimètre lui faisait si mal qu'elle en avait le souffle coupé, et elle manquait à tout instant de courir en arrière. Ç’aurait été tellement plus facile... Mais généralement, la facilité n'était pas le bon chemin. Péniblement, elle posa encore une fois sa patte au sol avant de lâcher d'un ton froid et dur :

- Tant que je serais en vie, les Clans ne disparaîtront jamais.

Puis elle essaya de marcher à nouveau. Ce fut un échec. Elle était incapable de s'éloigner plus de celui qu'elle aimait, mais ne voulait pas non plus retourner en arrière. Elle était incapable de lui dire qu'elle le détestait (premièrement parce que c'était faux), mais elle ne voulait plus jamais lui dire qu'elle l'aimait (parce que c'était vrai).

Alors elle s'assit comme une souche et resta simplement immobile. Car c'était la seule chose, actuellement, dont elle était capable.

Foudre soufflait fort, il tremblait, l'effort pour rester calme et ne pas perdre la totalité de ses esprits étaient un supplice et une difficulté supplémentaire. Le matou recula d'un pas, il grondait toujours, cherchant à comprendre ce qui le prenait. Et puis, la voix sombre et glacial d'Assaïm lui souffla " Reste à l'écart de ceux qui peuvent de rendre faible et ceux qui cherche à te faire changer, il seront en réalité, tes pires ennemis." Et Foudre avait, jusqu'à aujourd'hui, toujours écouter cette phrase et ses conseilles. La femelle se leva, lui tournant le dos, Foudre le regarda s'éloigner, fermant les yeux pour se contrôler et ne surtout pas la rejoindre. Il ne devait pas... Peut être étais-ce à ce moment qu'il perdrait son amour ? Peut être que finalement ce n'est pas si mal, il n'aurait plus rien qui le retiendrait, il n'aurait plus aucun remord, aucun! Mais il ne parvint pas à s'y résoudre. pluie d'Eté, sans se retourner lâcha avec un ton... Plutôt glacial:

- Tant que je serais en vie, les Clans ne disparaîtront jamais.

La culpabilité laissa place à la colère. Foudre gronda. Son clan lui avait tourné la tête, elle ne savait plus ce qu'elle disait!! Elle le prenait comme ça ? avec son clan de minable ?! Mais pas de problème, il y aurait moyen d'y remédier! Et oui, peut être que la solution était juste là après tout... Le plan de Foudre constituait de supprimer l'un des chefs de clan mais il ignorait jusqu'à présent, lequel. Et bien voilà, il savait qui choisir à présent. Il tuerait Etoile du Soleil. Chef du clan des félins aquatiques, il aurait l'occasion de se venger. Pluie d'Eté s'assit, Foudre gronda:

- Mais pourquoi t'obstines tu de ne pas voir la réalité en face?!

Il s'arrêta, rageur et fulmina:

- Les clans disparaitront, que tu le veuilles ou non, ce ne sera bientôt que de l'histoire ancienne!

il savait qu'il n'obtiendrait aucune réaction de sa part car Pluie d'Eté était décidément butté, il s'approcha d'elle, il en avait marre qu'elle ne comprenne pas!! Il s'avança et se planta devant elle et jeta :

- Il y a une chose que tu ne sembles pas comprendre, je t'aime! Je ne cesse de penser à toi, mes pensées entières te sont réservé, je suis complètement fou de toi, jamais je n'aurait pensé que ça m'arrive mais s'est arrivé, je donnerai ma vie pour toi, chose que je m'en croyait incapable. Mais la guerre va s'abattre ici et détruire les clans et cet objectif j'en rêve depuis toujours, j'ai l'occasion de me venger et il n'est pas question de revenir en arrière mais toi... Toi tu pourrait être la seule à déjoué mes plans, c'est pourquoi je prends mes distances envers toi car il est hors de question de changer, c'est exclu. Désolé.

- Mais pourquoi t'obstines tu de ne pas voir la réalité en face?! demanda-t-il en grondant.

Seul un frisson d'agacement vint troubler l'immobilité silencieuse de Pluie d’Été. Foudre, lui, semblait très en colère, et il peinait visiblement à garder le contrôle. Sa compagne luttait intérieurement pour ne pas lui venir en aide.

- Les clans disparaitront, que tu le veuilles ou non, ce ne sera bientôt que de l'histoire ancienne !

La seule réaction de la femelle fut un petit "hmmf !" amusé. Sincèrement, elle en doutait. Ils étaient trop nombreux pour se laisser submerger par deux ou trois chats errants.
Elle maintenait un silence méprisant, lorsqu'il se planta juste devant elle. Elle sursauta, tellement surprise qu'elle en fut clouée sur place.

- Il y a une chose que tu ne sembles pas comprendre, je t'aime! Je ne cesse de penser à toi, mes pensées entières te sont réservé, je suis complètement fou de toi, jamais je n'aurait pensé que ça m'arrive mais s'est arrivé, je donnerai ma vie pour toi, chose que je m'en croyait incapable.

Le cœur battant à tout rompre, Pluie d’Été attendit que Foudre finisse de parler pour lui pardonner tout, tout ce qu'il avait fait depuis le début. Ses paroles valaient bien ça...

Mais la guerre va s'abattre ici et détruire les clans et cet objectif j'en rêve depuis toujours, j'ai l'occasion de me venger et il n'est pas question de revenir en arrière mais toi... Toi tu pourrait être la seule à déjoué mes plans, c'est pourquoi je prends mes distances envers toi car il est hors de question de changer, c'est exclu. Désolé.

Elle qui s'apprêtait à oublier les crimes, les mensonges, les complots et le reste... Pluie d’Été fit un pas en arrière, choquée, déçue et profondément blessée. Et elle se mit à trembler, d'abord tout doucement puis de plus en plus fort. Ensuite, son visage se couvrit de larmes qui ruisselaient depuis ses yeux gris jusqu'à son museau rose, puis se perdaient dans la fourrure tigrée en laissant des sillons mouillés derrières elles. La femelle se rendit compte que le chagrin, la déception, la colère avaient un poids, un poids qui pesait sur ses épaules et qui la fit s'écrouler. La tête entre les pattes, elle hoqueta plusieurs fois.

Puis elle se calma enfin et cessa de pleurer. Elle leva alors des yeux sombres vers le responsable de sa douleur et lui répondit d'une voix toute de rage retenue et de haine. La haine, qui est un sentiment si proche de l'amour...

- Tu n'as pas le droit.

Elle sortit ses griffes et se prépara mentalement à bondir.

Tu n'as pas le droit de surgir comme ça, de me donner l'amour et le bonheur pour me les reprendre aussitôt. Tu n'as pas le droit de faire ma vie une succession de trahisons et de mensonges, où les seuls moments dans lesquels je redeviens moi-même sont ceux où je suis avec toi.

Une fois lancée, Pluie d’Été était un peu comme un bélier ou un taureau; elle s'arrêtait rarement.

- Et surtout, surtout... tu n'as certainement pas le droit de m'aimer, Foudre.

Et elle jaillit d'un coup. Elle savait qu'elle n'avait aucune chance de le blesser, d'ailleurs, ce n'était pas son but. Elle voulait sauter très haut et atterrir derrière lui. Mais elle n'y parvint pas; elle était épuisée, autant à cause de ses émotions que de ses fréquentes excursions et de la blessure bénigne qu'elle s'était volontairement infligée. Elle fit un bond minable, à peine quelques centimètres, et percuta le chat noir de plein fouet. Elle eu un miaulement de douleur suraigu en retombant violemment sur le sol. Et comme de toute façon elle ne savait plus quoi faire, elle ne fit rien. Mais au moins, la haine s'en était allée, libérée par ses paroles virulentes.

Cet fois, Foudre en était sûr, ce qu'il avait dit pouvait paraître impardonnable. Mais il n'avait pas choisit et s'était bien ça le problème. Ils se faisaient tout les deux du mal, mais lui... Lui faisait surtout du mal à celui qu'il aimait, il se jouait d'elle, il en était très bien conscient, mais s'était le seul moyen qu'il avait trouvé pour perdre de son attachement. Pour éviter de trop se rapprocher d'elle et pouvoir accomplir ce qu'il avait commencé, s'était primordial si il voulait garder sa dignité... Mais pourtant... Son cœur était déchiré. Mais de quel cœur parle t-on, au juste ?! Il n'avait pas de cœur! Pluie d'Eté n'était finalement qu'un jouet entre ses pattes ! Qu'avait elle exceptionnelle, par rapport à toute les chattes qu'il avait assassiner ? Foudre était furieux, mais il n'en laissa rien paraître alors que Pluie d'Eté glapit:

- Tu n'as pas le droit.

Ses griffes étaient sortaient, à croire qu'elle voulait lui sauter dessus. Foudre ne broncha pas, ses yeux rivé sur la femelle qui continua sur la même lancé:

- Tu n'as pas le droit de surgir comme ça, de me donner l'amour et le bonheur pour me les reprendre aussitôt. Tu n'as pas le droit de faire ma vie une succession de trahisons et de mensonges, où les seuls moments dans lesquels je redeviens moi-même sont ceux où je suis avec toi.


Elle acheva sa longue tirade, amer:

- Et surtout, surtout... tu n'as certainement pas le droit de m'aimer, Foudre.

Même les entrainements qu'il faisait avec Phœnix n'était pas aussi douloureux que ces mots. Ces mots, uniquement, d'habitude, les phrases ne l'atteignaient pas, mais ceux-là était dur à entendre... Pluie d'Eté, dans son excès de rage, essaya de bondit derrière lui pour un effet de surprise qu'elle rata complètement suite aux évènements, surement. Puis, elle le percuta, Foudre fit à peine un pas en arrière, son regard cherchant celui de la femelle, lui aussi choquer par ce qu'il venait d'entendre et pourtant... Ces paroles... si vrai ! La femelle, quant à elle, avait mal calculer son coup. Elle miaula de douleur et retomba lourdement sur le sol. Elle ne bougea plus, comme si elle ne savait plus quoi faire. Quand tout fut calmer, le matou fit un pas puis s'arrêta en hoquetant:

- L'amour est un poison et je sais à présent pourquoi.

Il gronda légèrement, ses yeux réduits à deux fentes, il avait peut être là, l'occasion de lui prouver que leur amour était... Impossible. Mais si il disait ce à quoi il pensait... Il s'approcha d'elle et lâcha:

- Je n'ai pas le droit de t'aimer. J'en suis conscient et je te les dit. pendant la bataille, nous seront ennemi. Alors que cherches tu au juste ? M'en dissuadé ? Ridicule.

Une drôle de colère le saisit et il ne put s'empêcher de grogner:

- De plus, ton clan sera le premier touché!!

Il s'arrêta sachant qu'il avait dit quelque chose qu'il n'aurait pas dû, car oui, ce sera son chef, Etoile du Soleil qui déclenchera la guerre, à sa mort, tué par Foudre en personne.

Allongée par terre, le museau entre les pattes, Pluie d’Été regrettait presque la fureur glaciale qui s'était emparée d'elle quelques instants plus tôt. Au moins, à ce moment là, elle n'était pus triste et elle avait un but : la vengeance. Alors qu'à présent, une grand vide mélancolique l'habitait. Le désespoir était comme une araignée velue qui tissait en elle, petit à petit, sa toile de sombres fils gluants.
OK, elle en faisait un peu trop. Mais quand même, elle n'aurait jamais cru qu'un amour si fort pouvait se muer en une souffrance si intense. Depuis quelques minutes, il lui semblait qu'elle chutait dans un gouffre d'une profondeur inimaginable.
Elle fut sortie de son apathie par la voix hoquetante et pleine de douleur de Foudre.

- L'amour est un poison et je sais à présent pourquoi.

Il avait fait un pas vers elle; du moins, c'est ce qu'elle croyait avoir entendu, mais elle n'en était pas sûr. Elle avait enfoui son visage dans ses pattes en espérant que ne plus le voir atténuerait son calvaire. En pure perte, cela n'avait strictement rien changé.
Foudre gronda. Elle fit comme si elle n'entendait rien.

- Je n'ai pas le droit de t'aimer. J'en suis conscient et je te les dit. pendant la bataille, nous seront ennemi. Alors que cherches tu au juste ? M'en dissuadé ? Ridicule.

Cette fois-ci, Pluie d’Été tressaillit. Elle mourait d'envie de faire quelque chose, de réagir... Mais faire quoi, au juste ? Elle n'en avait aucune idée.

- De plus, ton clan sera le premier touché!! grogna encore Foudre.

La jeune chatte tendit l'oreille, mais il n'ajouta rien. Avait-il décidé de frapper le Clan de la Rivière pour se venger d'elle, ou bien était-ce de simples menaces en l'air ? Elle espérait sincèrement que la seconde option était la bonne, et qu'elle ne venait pas de mettre en danger les siens.

Assailli par les doutes, terrassée par la douleur, rongée par la culpabilité, plus désespérée que jamais... Il y avait des dizaines de mots pour décrire l'était pitoyable dans lequel Pluie d’Été se trouvait, mai aucun n'était assez fort. Et aucun ne rappelait que la cause en était l'amour. Foudre n'avait pas si tort : c'était un poison. Et quelle autre finalité pour une empoisonnée que la mort ?

Mais à l'instant exact où elle eut cette pensée sordide, la guerrière en elle se révolta. Mourir d'amour ? Hors de question ! Si elle devait perdre la vie, ce serait en combattant, griffes sorties et crocs à découvert !

Un peu revigorée, elle se dressa sur ses pattes et lança au solitaire un regard mi-figue, mi-raisin. Un regard qui demandait clairement : est-ce que tu m'aimes ? Ou plutôt : est-ce que tu m'aimes encore ?

Elle en tout cas, l'aimait. Elle gardait l'espoir fou qu'ils avaient encore une chance de s'aimer librement, de trouver un terrain d'entente. Mais en même temps... elle se disait que ce serait sans doute mieux pour eux deux de se séparer et de ne plus jamais se revoir - sauf peut-être sur un champ de bataille. Surtout s'il avait réellement prévu de frapper son Clan le premier...

Pluie d’Été voulut dire quelque chose, mais rien en lui vint à l'esprit. Alors elle se contenta de fixer les plus beaux yeux au monde, d'un air interrogateur.

Foudre recula de quelques pas, rageur. Pourquoi fallait il que tout ses plans se compliquent alors qu'il était si prêt du but. Et pourtant... Le voilà face à un dilemme dont il ne s'était pas préparé. Le matou trembla. De colère et d'incertitude. Il n'arrivait pas à savoir que faire et ce n'était pas le seul.

Surtout qu'il serait impossible pour Pluie d'Eté de lui pardonné, le jour où Foudre aura décider de tuer son chef Etoile du Soleil. Oui. Ce chef devait disparaître si Foudre espérait déclencher la guerre et peut être par vengeance... Il avait choisit le chef de Pluie d'Eté et aucun remord ne serait toléré. Il serra les crocs, les yeux plissés. Pluie d'Eté ne devait pas prendre sa menace au sérieux... Tant pis pour elle. Mais le matou noir ne parvenait pas à prendre le même plaisir de la manipuler que de n'importe qui d'autre. Il n'arrivait pas à s'amuser, à l'embobiner, à se jouer d'elle comme il le faisait si souvent et avec tellement de plaisir.

Le regard de sa compagne était défiant, comme si il demandait si leur amour était fini ou s'il s'agissait d'une simple querelle. Foudre secoua lentement la tête, il peinait à rester calme, puis il leva la tête et murmura:

- Le monde ne sera plus jamais comme avant, nous vivons actuellement le début d'une nouvelle ère, mais pour ça, nous devons nous livrer sur les voies du combat.

Puis il s'avança d'un pas et finis, d'une voix étrangement douce:

- Mais je ne veux pas que tu meurs... Mes agissements peuvent te paraître égoïstes, mais si tu perds la vie au combat... Je n'aurai aucune raison de continuer de vivre, même si ma mission n'est pas achevée. Cependant, j'espère que tu feras de ton mieux pour vivre et ce... Même si les conséquences serons dramatiques pour les clans.

Foudre secoua la tête. On aurait dit qu'il avait du mal à se maîtriser.

- Le monde ne sera plus jamais comme avant, nous vivons actuellement le début d'une nouvelle ère, mais pour ça, nous devons nous livrer sur les voies du combat.

Pluie d’Été se figea. Elle ne remuait plus une seule moustache. Ces paroles ne ressemblaient pas aux habituelles tirades haineuses envers les Clans de Foudre. Elles étaient plus... lucides, moins emportées. Elles ne semblaient pas dénuées de sens ni de raison. Car Foudre avait raison : ils ne pouvaient pas espérer s'en sortir sans un affrontement. Le lac comptait de plus en plus de solitaires, et des rumeurs parlaient de l'existence d'un mystérieux "Clan des Félins", un cinquième clan qui aurait jadis été chassé de leurs terres par les ancêtres des Clans actuels. Pluie d’Été n'y croyait pas vraiment, mais après tout, elle n’aurait pas cru à une guerre quelques mois auparavant. Ce fut son tour de secouer la tête, désemparée.

Foudre s’avança alors et ajouta doucement :

- Mais je ne veux pas que tu meurs... Mes agissements peuvent te paraître égoïstes, mais si tu perds la vie au combat... Je n'aurai aucune raison de continuer de vivre, même si ma mission n'est pas achevée. Cependant, j'espère que tu feras de ton mieux pour vivre et ce... Même si les conséquences serons dramatiques pour les clans.

Elle attendit un peu, le cœur battant à toute allure. Était-ce de son amour, encore brûlant sous les cendres de la confiance perdue, ou bien de peur ? Car oui, la courageuse guerrière était terrifiée à l'idée d'affronter Foudre. Pas parce qu'il était extrêmement dangereux, mais simplement parce qu'elle s'en sentait incapable, tout comme elle serait incapable de se battre contre Nuage de Neige ou Herbe à chat. En tout cas, elle attendait. Foudre ne pouvait pas s'arrêter là. Il n'avait pas répondu à sa question muette.

Mais il ne dit rien de plus, rien du tout. Et Pluie d’Été dut se résoudre à l'évidence : il n'avait sans doute pas compris le message qu'elle avait essayé de faire passer. Elle était à la fois déçue et un peu blessée. S'ils ne se comprenaient plus, ni par les paroles, ni par les regards, que leur restait-il ? La réponse lui vint naturellement : les actes.

Lors de leur première rencontre, pour lui faire comprendre ses sentiments, elle n'avait pas commencé par lui dire "Je t'aime." Avant cela, elle avait simplement posé son museau contre le sien. Et c'est ce qu'elle fit à nouveau, tout en espérant que ce geste ne symbolisait pas la fin de quelque chose mais bien, comme la dernière fois, le début.

- Je comprends, dit-elle. Et ça ne change rien.

Elle inspira, et l'air qui pénétra dans sa gueule était brûlant, comme s'il sortait de celle de Foudre, à quelques millimètres d'elle. Elle en profita pour regarder ses yeux ; elle n'avait pas souvent l'occasion de les voir d'aussi près. En fait, c'était la deuxième fois que leurs nuances lui apparaissaient aussi clairement, et c'était si beau qu'elle faillit oublier sa phrase en suspend. Elle s'empressa de la terminer, d'un miaulement rendu un peu rauque par l'émotion.

- Ça ne change rien à ce que je pense, ni à ce que ressent, ni à ce que je veux : Être avec toi.

Foudre sourit aux paroles de sa compagne et la renversa avec douceur. Les moustaches de Pluie d'ETé frémirent de plaisir et elle se détendit ostensiblement. Mais elle déchanta vite, car Foudre ricana et lui lança :

- Ne croit pas que notre amour sera aussi heureux que celui de n'importe quel couple, depuis ma naissance je suis maudit et tout ce dont j'ai de l'attachement finit par disparaître.

Le cœur serré, elle secoua la tête négativement. Il avait tort, il devait avoir tort, sinon cela signifiait qu'elle aussi disparaîtrait... Du moins pour lui. Elle crut comprendre que Foudre la mettait en garde contre lui-même. Et une petite larme perla dans son œil alors qu'elle se demandait s'il n'avait pas raison, au fond. Ils ne serait jamais comme les autres, pour plusieurs raisons évidentes... Pourtant, ils devaient continuer, parce qu'ils s'aimaient. Parce qu'ils étaient parfaitement incapables de vivre l'un sans l'autre. Ils devaient au moins essayer de surmonter les obstacles, et cette guerre en faisait partie. Elle se releva et répondit d'un ton décidé, en regardant Foudre droit dans les yeux :

- Je le sais. Et je crois que tu n'as toujours pas compris : je m'en fous. Tout ça, je m'en fous, et tout ce qui compte, c'est toi, moi, et peut-être, plus tard, nos enfants.

Oups, elle n'aurait pas du dire ça. Elle y allait trop fort, elle le voyait bien...

Pluie d’Été attendait la réponse de son compagnon avec une pointe d'angoisse. Mais au moins, elle était prête à entendre la réponse de Foudre. Qui ne tarda pas à venir :

- Donc... Tu veux des chatons ? Et tu leur dirait quoi ? "Votre père est un assassin, il ne peut pas venir vous voir, il est trop occupé à massacrer des chats quelque part dans la forêt ?" Et puis... Je ne me suis jamais vraiment entendu avec les jeunes, ils sont juste plus simples à tuer... C'est tout ce que je sais !

Voilà, c'était exactement le genre de réaction qu'elle avait imaginé. Un ton moqueur, des paroles blessantes... Du Foudre tout craché. Il ne voulait pas de petits, elle s'en doutait. Bon. Un rêve de moins, car elle ne se voyait pas avec quelqu'un d'autre.
Pluie d’Été essaya de masquer son désarroi à l'idée qu'elle n'aurait jamais ses propres chatons, mais elle était presque sûr qu'il se voyait comme le nez au milieu de la figure. Elle tenta maladroitement un sourire nonchalant, et se ravisa très vite en imaginant l'effet que ça faisait combiné avec les larmes silencieuses qui coulaient sur ses joues poilues. Encore une fois, Foudre l'avait blessée. Mais elle n'était pas obligée d'être sa compagne, c'était son choix et elle se devait de l'assumer. C'était au moins la millième fois qu'elle se le disait, et pourtant, elle avait toujours autant de mal à accepter les réactions désagréables de son compagnon. Reprends-toi, se dit-elle fermement. Elle secoua la tête et quelques gouttes salées tombèrent sur le pelage noir du solitaire. Pluie d’Été ne put s'empêcher de pouffer.
Elle avait retrouvée sa bonne humeur... Du moins, extérieurement.

- Bon, fit-elle d'un ton léger et joyeux, avec un sourire forcé, qu'est ce qu'on fait maintenant ?

Et elle leva vers Foudre des yeux interrogateurs, en cachant la tristesse tout au fond.

Pluie d'Été, son faux sourire toujours scotché au visage, regardait son compagnon. A un moment, elle fut incapable de continuer à sourire et repris une expression normale. Quant à Foudre, il semblait hésitant. La femelle se demanda sombrement s'il réfléchissait au meilleur moyen de tuer un chaton. Elle remua les oreilles nerveusement et repoussa cette pensée étrange. Depuis quand avait-elle des idées aussi glauques ?
En tout cas, Foudre semblait avoir pris une décision, quelle qu'elle soit. Il s'approcha un peu de Pluie d’Été et prit la parole, cherchant ses mots :

- C'est que... Je n'ai rien contre personnellement les chatons... C'est juste que je m'imagine bien le future. Si jamais j'ai des jeunes un jour, ils seront la cible de pas mal de solitaire. Ils n'auraient pas une vie paisible de n'importe quel chaton...

Pluie d’Été bondit littéralement de joie. Il n'avait pas dit non ! Elle avait l'impression d'avoir à nouveau 3 lunes, quand ses parents lui annonçaient que, finalement, elle n'était pas punie et pouvait aller jouer. Sauf que cette fois, l'enjeu était autrement plus important. Elle savait bien qu'elle était égoïste de s’obstiner à vouloir des petits malgré les difficultés qu'ils devraient affronter, à cause de leur père. Et surtout, si elle avait des chatons, le Clan de la Rivière tout entier s'en rendrait compte et apprendrait son secret. Elle se doutait que cela arriverait tôt ou tard, mais elle n'avait pas l'intention de précipiter ce moment. Pourtant, elle ne pouvait pas sacrifier son rêve sous prétexte qu'il lui étais interdit de le réaliser avec le chat qu'elle aimait. Les règles n'avaient jamais fonctionné avec elle, et ce ne serait pas aujourd'hui que ça changerait. Le code du guerrier avait certes quelques bons côtés, mais parfois, comme à l'instant, Pluie d’Été le maudissait. Agacée, elle examina le problème sous tous les angles... Et envisagea une solution. Une solution si simple, mais si radicale, qu'elle n'y avait jamais pensé auparavant. Si elle mettait en œuvre cette idée, elle ne pourrait plus jamais faire marche arrière. Mais au moins, beaucoup de problèmes seraient résolus. Puis elle pensa à Nuage de Neige, et cela faillit la faire changer d'avis. Mais de toute façon, d'ici là, son apprentissage serait certainement terminé. Donc, il n'y avait plus rien qui l'empêchait d'expliquer son projet à Foudre.
A peine rassurée, elle prit une grande inspiration et annonça :

- Tout ça... J'y ai réfléchi. Tu es fort, tu pourrais les protéger sans problème... Mais pour ça, il faudrait qu'ils soient avec toi....

Elle fit une pause. Est-ce que je suis bien sûre de ma décision ? se demanda-t-elle pour la dernière fois.
Oui. Elle était sûre. Et pour bien le montrer, elle passa au présent, abandonnant le conditionnel trop incertain.

- Et comme ils devront aussi rester avec moi... Tant qu'ils ne pourront pas se défendre eux-mêmes...

Encore une pause. Encore une inspiration.
Et on y va !

- Foudre, je n'aurais qu'à rester avec toi ! On sera tout le temps ensemble, on n'aura plus à se cacher !

Voilà, c'était dit. Elle se tut et regarda son compagnon, à la fois soulagée, heureuse et appréhensive.

Hors RP :