Rencontre sur les terres de l'ombre... PV MOUCHY

Papillon Moucheté s'ennuyait ferme. Le Clan était affreusement vide, les chats partis patrouiller ou chassés, sans parler de ceux qui dormaient encore, après leur nuit de veille. Elle sortit du camp, ce qui était, de toute façon bien mieux que de se risquer aux remarques acerbes des anciens et leurs demandes de vieillards grincheux. Elle avait un grand respect pour eux, mais il ne fallait pas pousser. Elle s'immobilisa une fraction de secondes, la truffe en l'air et repartit, rapide, silencieuse et efficace. Il fallait faire vite. Un lapin ! C'était bien rare, sur leur territoire. Il n'était pas loin, et elle était pratiquement certaine qu'elle l'aurait. Sauf, évidement, si un stupide camarade de son clan s'y mêlait. Elle fronça la truffe avec frustration, et déboucha dans la clairière, où le chat gris fixait ses pattes d'un air penaud. D'après le bruit, il avait vainement tenté de sauter sur le lapin, et celui ci lui avait filé entre les pattes. Et, le "boum" bruyant qu'avait donné sa tentative de rétablissement annonçait qu'il serait bientôt de passage dans l'Antre du Guérisseur. Avec un soupir d'exaspération, elle s'éloigna en trottinant, flairant déjà sa prochaine proie. Mais le grondement sourd de son camarade, suivit d'une forte odeur de sang lui fit rebrousser chemin. L'odeur se faisait de plus en plus entêtante, elle ne pouvait résister. C'était évidement le sang du maladroit, et cela ne voulait dire qu'une seule chose. Foudre.
Il était assis dans la clairière, calme, comme si le meurtre qu'il venait de commettre n'était qu'une banalité. C'était en fait le cas, pour ce chat sanguinaire. Il avait l'ai presque amusé de cette proie si facile. Papillon Moucheté soupira de nouveau. Quelle réputation finirait par avoir son clan, avec tant d'empotés ? "Clan de l'Ombre, le clan qui se fit entièrement décimer par un solitaire. Il est dit qu'il n'utilisa pour cela qu'une griffe" elle entendait déjà les rires narquois des autres clans. Elle reporta son attention sur le matou noir. Ses yeux jaunes semblaient attendre sa réaction.
Elle s'avança vers lui, s'arrêtant à quelques longueurs de queue de lui seulement. A bas la prudence.

-C'est une perte, mais l'idiotie de cette cervelle de souris l'aurait de toute manière achevé. Foudre, je présume ? Enchantée, mon nom est Papillon Moucheté, ajouta-t-elle en inclinant la tête sur le côté, ses yeux dorés d'une beauté hypnotisant plongés dans les siens. Elle se demandait en fait lequel des deux succomberait le premier. Et, à l'amour, ou à la mort.

Tous ces mystères étaient si excitants. Cette journée ne serait peut-être pas perdue, au final.

Il était fasciné. Elle le savait. Mais cela ne changeait rien, ce mâle restait dangereux. Il pourrait, si l'idée le traversait, la tuer sur le champ, sans difficultés, sans perte de temps. Bien sur, il y aurait un affrontement. Même à cette proximité, elle sentirait le coup venir. Mais malgré son adresse au combat, ses griffes dévastatrices et son expérience, elle n'était pas sure de sa victoire. Il était plus grand, plus fort, entrainé à tuer. Il connaissait surement les points vitaux, savait où mordre ou griffer, quelles manœuvres et techniques utiliser. Elle, n'était pas experte en la matière, mais connaissait les seuils de douleur. Elle savait frapper pour que cela fasse mal. Tellement mal que l'on souhaite que cela s'arrête.
Mais la lueur, dans les yeux de ce chat, l'attirait et pour être honnête, l'apeurait un peu, aussi. Il était impressionnant, ses yeux jaunes avaient l'air toujours amusés, comme si la vie n'était qu'un jeu. Le plaisir du sang s'y lisait. Elle avait déjà vu des yeux semblables. Elle ne saurait dire où, elle n'arrivait pas à se rappeler, malgré ses efforts, cela restait flou, lointain.. Comme un rêve du passé. Ou alors.. Une partie de son passé..

- Bonjours Papillon Moucheté. Je vois que mon nom ne t'es pas étranger, tant mieux. tu es donc consciente du risque que tu prends en me rencontrant ? Mais tu m'as pas l'air d'une trouillarde comme la plupart des chats de clan.

Elle oublia son trouble, de intérêt entièrement tourné sur le matou noir. Il soulevait une bonne question. Elle inspira, se concentra sur ses émotions et reconsidéra la chose. Non. Etrangement, elle n'avait pas peur de lui. Elle fit un pas de plus.

-Je sais, oui. Tu te trompe sur ce point : tous sont courageux. Il ne faut pas confondre courage et faiblesse, ajouta-t-elle avec un sourire enjôleur. Et, non, je ne suis pas une trouillarde, mais je ne peux pas prétendre ne pas avoir peur. Elle s'approcha encore, de manière à ce qu'il puisse contempler dans ses magnifiques yeux dorés le même éclat de folie, la lueur du plaisir du sang, que seuls les bourreaux savent reconnaître lorsqu'ils le voient. C'est ce que l'odeur du sang réveillait en elle, une soif de douleur, de cris, d'évènements. Je crois que nous nous ressemblons murmura-t-elle fébrilement.

C'était désormais une évidence. Cela s'imposait lentement à son esprit. Ce chat sanguinaire, que tout le monde craignait aimait tuer. Elle faire souffrir. Peut-être était-ce la même chose au fond. Elle recula et ferma les yeux. Elle se sentit délivrée, elle n'était pas seule, pas folle, elle en était sure. Avec un petit rire, elle se lécha la patte, pour enlever le sang dans lequel elle avait marché sans faire attention.

Il s'approcha d'elle, la renifla. Il savait. Bien sur, il avait envie de la tuer, mais elle savait que pour le moment il ne le ferait pas. Il avait besoin d'elle, elle l'attirait, l'intriguait. Il était comme elle, en quête de distraction. Lorsqu'elle le lasserait, il la tuerait, mais, se lasserait-il d'elle ? Peut-être. C'était toujours elle qui se lassait, jamais le contraire, mais ce mâle avait l'air différent. Non. Semblable à elle. C'est ce qui faisait la différence.

-Nous ressembler ? Je voie que le sang ne t'es pas totalement indifférent. Tu n'es pas une simple chatte du clan de l'ombre alors qui es tu vraiment ?

La question la prit au dépourvu. Elle ne s'attendait pas à ça. Cela faisait longtemps qu'elle était intégrée dans le Clan de l'Ombre, elle n'aurait jamais pensé qu'elle faisait toujours tâche dans le décor. Elle détourna le regard, ne sachant que répondre. Finalement, elle se mit à tourner autour du matou, le fixant avec un intérêt qu’elle ne prit pas la peine de cacher. Et lui, qui était-il ? Elle ne le saurait surement jamais.

-Tu es très observateur. En effet, je ne viens pas du Clan de l’Ombre, il m’a recueilli lorsque j’étais dans le besoin, petite. Je leur en suis reconnaissante. Je suis une guerrière du Clan de l’Ombre.
Elle soupira et décida de tomber le masque.

-En réalité… Je ne sais pas qui je suis. Mes victimes disent que je suis le diable, mes conquêtes une perfection de la nature, mes camarades un très bon élément de leurs clans. Mais en définitive, je ne me retrouve dans aucune de ces descriptions. Mais, toi. Pourquoi cherches-tu à savoir ce que je suis ? Une étiquette collée sur un front, est-ce si important ? J’ai perdu la mienne en route, je ne connais plus mon passé, et je connais encore moins mon futur. Mais il y a bien quelque chose que je sais, j’ai le pressentiment que nos destinées sont liées. Elle jeta un œil aux griffes du mâle. Autrement que dans l’affrontement ajouta-t-elle avec un sourire ironique.

Oui, elle sentait que sa vie allait changer. Elle s’arrêta, face à lui, et planta ses yeux dans les siens. Elle ne croyait pas en l’amour. Ce n’était pour elle qu’un jeu, une distraction. L’amour était faux, éphémère. Il n’existe pas. Elle l’avait cherché, croyant à chaque fois en sa réussite, et ne l’avait jamais trouvé. Il n’était qu’illusion. Comme un mirage en plein désert, on avait beau s’en approcher, il restait inaccessible. Elle l’avait compris, et ne se servait plus de son charme que pour arriver à ses fins, elle avait pris gout à cette liberté, ce jeu de charme, ces égards que l’on lui adressait, ces regards qu’on lui jetait, elle savait qu’elle ne laissait pas les chats indifférents, et avait décidé de se servir de cette force pour assouvir ses plaisirs, infliger la douleur aux autres. Oui, il y avait des chats qui l’avaient aimé, oui, elle leur avait fait du mal, elle les avait trahi, mais elle n’avait plus besoin d’eux, alors, qu’importait ? Le seul qu’elle eut vraiment aimé était mort, et ce fut peut-être le seul en qui elle fut loyale. Même si elle n’aimait pas être dirigée, et qu’elle préférait donner les ordres, elle avait besoin d’un chef, c’était évident. Quitte à être loyale en quelqu’un autant trouver une personne qui le méritait. Et ce chat, devant elle, cruel et assoiffé de sang ferait peut-être l’affaire. Tant d’incertitude. Elle avait horreur de ça. Et, ce maître, que pourrait-il lui apporter ?
Elle préféra oublier cet instant où son esprit avait divagué. Il n’avait pas besoin d’elle. Mais elle ferait en sorte qu’elle devienne comme une drogue, pour lui. Sa vie ne devait pas finir si tôt, et elle était lassée de s’ennuyer. Son existence avait forcément un rôle, mais lequel ?

D'après son air supérieur et son arrogance plus développée que d'ordinaire, Foudre semblait l'avoir deviné. Visiblement, il avait subit un apprentissage encore plus fou, complet, et incroyable que ce qu'elle avait jamais pu, du plus profond de ses rêves les plus fous, imaginer. Pourtant, elle n'aurait pas du être surprise. C'est vrai, on le lui avait raconté.
Il semblait tout détecter, décrypter, tout savoir. Il connaissait sa nature, et pourtant la prenait de haut. Il était sur de gagner dans un combat, et se permettait de se moquer d'elle.
A présent, ses yeux luisaient à l'ombre des arbres, et il arborait un sourire sournois, un sourire qui affolerait n'importe quelle personne sensée. Cela explique peut-être pourquoi Papillon Moucheté n'eu aucune réaction.

-Que cherches tu ? Tu ne m'adresses pas la parole pour rien, sachant que tu te mets en danger.

Encore, il allait droit au but. Se serait-il déjà lassé d'elle ? Elle ne pouvait le croire. Il s'impatientait vite et était déjà passé à autre chose. Pourtant, ce n'était que le début. Elle voulait devenir une priorité dans sa vie, elle serait sa drogue, car elle avait besoin de lui, et il aurait besoin d'elle. Depuis toute petite, elle attendait ce moment : sa rencontre avec le fils prodige, l'adopté de son maître.

-Il y a des choses que l'on n'oublie pas. Je me souviens d'une histoire que l'on me racontait. Mon père était le chef d'une Tribu sanguinaire dont le nom seul faisait trembler la Terre, disait-on. Il avait un frère, Assaïm, lieutenant, le plus valeureux, le plus cruel, et le plus fort d'entre tous. A ce temps, vint La Prophétie. Elle disait que l'Invincible, car c'était ainsi que l'on le surnommait, formerait le fruit des éléments divins, le Seigneur des Chats, qui règnerait sur des contrées lointaines et détruirait les Clans. Nul ne savait ce qu'étaient les Clans, et La Prophétie ne précisait pas qui était le chat en question. Ma mère était alors la seule à porter des chatons, et, de la portée, un seul survécu : moi. Mais Assaïm disparut. Les Anciens disaient qu'il avait reçu un signe des Etoiles, et je fut envoyée à mon tour vers l'inconnu à mes quatre lunes. Lorsque je reviendrai, j'aurai reçu mon entrainement, aurait réalisé La Prophétie et serai accueillie en Chef, Souveraine des Peuples félins. Mais j'étais bien trop faible et petite pour un voyage, et les Clans m'accueillirent à moitié morte. J'oubliais mon passé, ne gardant aucun souvenir, jusqu'au jour où l'on me parla de toi, Foudre. Tout me revint.

Elle planta son regard d'or dans le sien, électrique. En parlant, elle s'était approché de lui, progressivement. Elle était tellement près qu'elle entendait son cœur battre, de manière assez irrégulière. Elle sentait son odeur sauvage, entêtante, plaisante. Frôlant sa truffe, elle approcha son museau de l'oreille du matou.

-Est ce que les autres savent ? Ou bien suis-je la seule à connaître la vérité, Innocence ?

Elle imaginait bien qu'elle devait être la seule à l'avoir appelé comme cela depuis très longtemps. Peut-être même la seule après la mort de sa mère ? Elle avait d'elle même établit un lien entre eux : celui de la connaissance. Elle en savait bien plus sur lui que ce que toute la forêt ne saurait jamais. Peut-être en savait elle même plus sur le matou de jais que Foudre lui-même. A présent, il pouvait toujours l'ignorer, la tuer. Elle connaissait son passé, l'origine de sa force, et son mentor. Et ça, ça faisait une grosse différence.

Les paroles de la femelle semblèrent réveiller une haine ancienne, elle le voyait, un mouvement sombre et envoutant, dans les prunelles de Foudre. Elle savait qu'Assaïm était un mentor horrible, et, disait-on, aucun de ses apprentis n'avaient survécu à son apprentissage. Son regard semblait lointain, comme s'il se remémorait cet apprentissage qui avait du tant lui couter. Papillon Moucheté regarda ses nombreuses blessures. Certaines étaient à peine cicatrisées et semblaient pourtant très vieilles. De combien de ces blessures Assaïm était-il l'auteur ? Elle ne ressentait néanmoins pas de compassion pour lui. Bien qu'elle n'en soit pas incapable, elle n'aimai pas exprimer ce sentiment. Cela voudrait dire qu'elle le plaignait, mais elle ne pouvait le plaindre : ce serait penser qu'il était trop faible pour endurer ce qu'il avait subit avec brio. Le regard d'or de la jeune femelle croisa de nouveau celui du solitaire. Il ne semblait pas être surpris et arborait un petit sourire en coin, mais Papillon Moucheté savait que ce n'était qu'illusion. Elle savait très bien détecter le mensonge et la manipulation, puisque qu'excellente en ce domaine. Sa truffe effleura celle de la chatte.

- Ton savoir m'intrigue et pourtant je savais que tu aurais un lien avec mon passé. Personne n'aurait pu le sentir, mais moi si. Ton odeur m'a rappelé mon maître et j'ai su que notre rencontre ne serait pas comme n'importe quelle autre. Rien ne m'empêche de te tuer, mais pour le moment, je m'en abstiendrai alors maintenant dis moi exactement ce que tu me veux, quel est ton lien avec toute cette histoire, pourquoi es-tu venu après la disparition d'Assaïm ?

Papillon Moucheté ferma les yeux. Se vanter, encore et encore, toujours plus. Cela lui rappelait les chats de là-bas. Elle se rappelait très vaguement d'eux mais leur orgueil et leur cruauté restaient imprimés dans son esprit. Essayait-il de se montrer magnanime ? Elle n'avait que faire de son petit manège, au fond, elle le savait, il ne la tuerait pas. Tout danger n'était pas écarté mais elle était pratiquement sure qu'il lui laisserait la vie sauve. Il était trop tard. Déjà elle avait su se faire une place dans son esprit, il penserait souvent à elle, quelle qu'en soit la raison. Mais ces questions..? Le grand Foudre ne devinait-il pas les réponses ? Son regard d'or se faisait impatient, mais elle décida de lui répondre.

-Ne comprends-tu toujours pas ? Je suis la descendante du frère d'Assaïm, nièce de ton mentor. Le chaton de La Prophétie, c'était moi. J'ai tout quitté, tous mes repères, ma famille, mes amis, à quatre lunes pour retrouver mon maître. Ainsi, j'aurai reçu l'enseignement et accomplit la prédiction, et détruisant les Clans. En cas de réussite, je serai revenue et nous aurions pris le territoire des Clans, d'après la Prophétie, il était grand et giboyeux. Je suis venue chercher Assaïm. Cela ne fait pas longtemps que je connais autant de détails. Je m'en suis rappelée par rêves. Etrange, non ?

Profitant de sa proximité, elle enfouit son museau dans la fourrure du matou, au niveau du coup. C'était un geste souvent répété, mais pour tuer, alors que la, c'était une démonstration d'affection. Cela lui fit bizarre de faire un geste tendre envers un mâle alors que c'était si souvent l'inverse..

-La raison de ma présence est-elle si importante ? Est ce que je te dérange ? Souhaiterais-tu mon départ ?

Elle s'était à présent reculée quelque peu, le regard triste. Sa voix s'était cassée mélancoliquement à la fin de sa dernière question.

S'il l'avait maitrisée, elle ne fit rien ni pour se relever, ni pour se défendre.

- Une chose est sûr, je suis le plus puissant de tous et si tu cherches Assaïm, il est mort et je te laisse tout le plaisir de savoir qui l'a tué! Mais maintenant j'aimerais comprendre. Qui suis-je pour toi ? Un pion ? une marionnette ? un sujet ? ça ne marcherais pas avec moi. Et que ressens tu en me voyant ? De la pitié ? Du soulagement ?

La rage la fit frémir. Ne pouvait-elle être sincère sans que l'on soupçonne un quelconque piège ? Un pion. Si elle voulait devenir sa drogue, la simple idée qu'il puisse un jour appartenir à quelqu'un la faisait doucement rigoler. C'était aussi stupide et inutile que de dire qu'elle-même appartiendrait un jour à quelqu'un. On avait pas d'ordre à lui dicter, elle faisait ce qu'elle voulait.
Une marionnette. Comme si. Un sujet ? Même si cela pouvait lui plaire jamais elle n'en aurait eu l'idée. Que voulait-il dire par « ça ne marche pas avec moi » ? La soumission ? Son charme ? Non. Elle lui plaisait, c'était visible.
Elle avait terriblement chaud. Foudre.. ? Non. Elle n'était pas tant sensible à la gente masculine.
Qu'avait-il besoin de comprendre ? Une rencontre entre deux êtres aux passés si différents et pourtant si reliés, joints. Elle était troublée. Ne cherchait-il donc pas à avoir des liens avec elle ? Ne lui plaisait-elle pas ? Il était le chat dont elle avait cherché la trace, deviné le passé. Elle le connaissait mieux que quiconque, et pourtant elle ne pouvait prévoir ses pensées, ses réactions. Telle se traduit la folie, imprévisible, redoutable. Elle était bien placée pour le savoir. La folie n'est pas une maladie, juste un état. Tout le monde est fou, il suffit juste de passer un simple frontière mentale, quoi de plus facile ? Le non-sens peut être traduit et amené par divers sentiments comme la vengeance, la colère, la maltraitance. Elle peut aussi résider dans l'éducation.. Comme lui, elle.
Une habitude au sang, à la torture, fait naître le désir de reproduire. Ainsi était partie la petite femelle âgée de 4 lunes à peine qu'était Papillon Moucheté à l'époque. Elle avait bien remarqué que sa manière de penser, d'agir, était ici vue comme de la traîtrise, de la folie, du satanisme. Elle avait tenté de renier ce qu'elle était, et là sa frontière avait basculé. La raison, elle l'avait pedue plusieurs fois de vue avant de comprendre qu'elle ne pouvait lutter contre elle-même. Cacher, ne pas montrer. Séduire pour mieux détruire, une destruction invisible à l’œil nu et tellement plus douloureuse, une déchéance jouissante. Et puis cela faisait passer le temps. A quand le prochain mâle ? Celui qui lui ferait battre son petit cœur. Il fallait qu'elle s'assure qu'elle en avait un.
Foudre. Comme elle.
Son dos la brûlait, c'en était angoissant.

-Et si je ne jouais pas ? Et si avec toi je pouvais enfin être moi-même, être comprise ? Que suis-je sensée ressentir en te voyant, Foudre. Du dégoût peut-être. Un chat si digne sont le but est de prendre le contrôle de la forêt qui fricote avec une Chef. Sujet épineux à ce que je vois. Tu sais qu'elle attend des chatons ? Ah, non. T'es trop occupée avec.. Ébène, c'est ça ? Comment crois-tu pouvoir gagner avec tout ça ? Quels sont tes atouts ?

Si elle était mesquine, ses questions étaient sérieuses.