¤ Une cousine bien cachée... mais pas assez ! ¤

Lorsqu'elle ouvrit les yeux ce matin-là, Pluie d’Été savait que ce jour était un jour spécial. Mais malheureusement, elle avait totalement oublié le plus important : la raison de cette particularité. Les trous de mémoires au réveil, c'était décidément sa spécialité...

Elle se leva sans hâte et sortit de la douce tanière des guerriers pour affronter le froid mordant d'un automne bien trop froid à son goût. Une des feuilles mortes qui parsemaient le camp s'envola sous une bourrasque et lui atterrit en plein dans le museau, la faisant éternuer. Elle secoua la tête et alla saluer son frère qui mangeait un poisson, en prit un autre et mangea une bouchée en râlant dans ses moustaches:

- Je suis sûre d'avoir oublié quelque chose, tu n'aurais pas une idée de...

Elle se figea, la gueule ouverte. Elle savait ce qui était si important ! Elle avait rendez-vous avec Foudre au lever du soleil, près du territoire des chevaux ! Et elle était en retard !
Laissant sans regret le poisson à peine entamé, elle se fraya à toute vitesse un chemin entre les roseaux et disparut sans un mot, sous le regard surpris des guerriers du Clan. Quelques minutes plus tard, elle arrivait, essoufflée et en nage, au point de rendez-vous (qu'elle avait choisi) : l'arbre sous lequel Foudre et elle s'était rencontrés, un chêne aux branches noueuses. Elle était peut-être un peu sentimentale, mais elle adorait cet endroit.

- Euh, Foudre ? Tu es là ? Je suis désolée pour le retard.

Mais aucun solitaire au pelage noir comme la nuit et aux yeux dorés comme le soleil ne daigna se montrer. Lui faisait-il une farce ? Autour d'elle, tout était silencieux. Je n'ai plus qu'à attendre, en espérant qu'il ne soit pas déjà parti à cause de mon arrivée tardive...

Le matou trottina vers leur lieu de rendez vous. Il savait que ce qu'il faisait n'était pas bon pour lui, mais au moins, il avait été plus ou moins rassuré par Phœnix qui lui avait dit qu'il ne ferait pas de mal à Pluie d'Eté à moins d'y être contraint. Ce qu'il faisait là était de la pire espèce car il jouait à deux faces car alors qu'il voyait Pluie d'Eté, il préparait également la défaite inévitable des clans avec son allié. Il serra les crocs hésitant à partir, après tout... rien ne le retenait à rester et pourtant... Il était incapable de partir sans l'avoir vu. Il s'assit dans l'herbe, il attendit ainsi, un bon moment, le regard perdu dans le vague, jusqu'à ce qu'une odeur féline le fit revenir à lui. Ce n'était pas Pluie d'Eté mais il devait s'agir d'un solitaire qu'il eut l'air vaguement de connaitre. Il fit quelque pas intrigué mais ne vit personne, il gronda légèrement avec une pointe de menace, fixant l'horizon les yeux plissé, mais quelqu'un l'appela:

- Euh, Foudre ? Tu es là ? Je suis désolée pour le retard.

Le matou recula pour revenir sur ses pas, pensivement, la voix, qu'il connaissait très bien était celle de Pluie d'Eté, il sourit timidement, la seule personne à lui arraché un tel sourire franc. Et pourtant l'idée un jour de lui faire du mal lui parut insupportable et pourtant... Et pourtant il n'en avait pas le choix, s'était sa destiné, sa raison d'exister et un jour il devrait pourtant laisser ses sentiments de côté pour faire quelque chose qui pourrait bien mettre fin à leur relation. Il la regarda un instant, son pelage, qu'il avait toujours trouvé parfait et doux avec ses yeux qu'il aurait pu contempler des heures, tout en elle lui plaisait. Il s'approcha de la femelle et la salua:

- Bonjour Pluie d'Eté, donc tu es venu. Dit il en la mettant au défi de trahir son clan.

Il aurait très bien pu continuer sur le même ton rempli de reproche et de méprit, non pas contre elle, bien sûr, mais contre son clan de dégénéré, quand un bruit le fit tressaillir, il écouta puis huma l'air. S'était la même odeur qu'avant, le solitaire! Le matou sourit puis scruta les arbres, il plissa ensuite les yeux pour mieux voir et en découvrit une petite chatte qui lui disait toujours quelque chose mais qu'il ne voyait pas quoi. Après un moment il se réjouit et lança sans réfléchir:

- Oh, oh, on dirait que mon casse-croute est arrivé.

[Rafale, c'est ton tour de répondre !]